La Maison Blanche a reconnu jeudi que l'Irak aurait du mal à adopter un accord sur la présence militaire américaine, incriminant les calculs antagonistes des groupes politiques irakiens.

Elle a estimé que l'issue de la présidentielle américaine pouvait ne pas être étrangère à ces calculs.

Elle a cependant assuré rester confiante dans les chances que Washington et Bagdad s'entendent sur les conditions du maintien de la présence militaire après le 31 décembre.

«Je pense qu'il va être difficile pour l'Irak de l'adopter; si cela avait été facile, cela serait déjà fait», a dit devant la presse la porte-parole de la Maison-Blanche, Dana Perino.

Elle a estimé que la présidentielle américaine, dans laquelle les deux candidats ont des vues divergentes sur l'Irak, n'avait guère d'influence sur les négociations, en tout cas en ce qui concerne la partie américaine.

«Je ne pense pas que la politique joue un grand rôle de notre côté», a-t-elle dit, «du côté irakien, je ne peux pas dire la même chose en ce qui concerne leur politique interne. Il se peut même qu'ils observent notre situation politique et essaient de faire leurs comptes, au moins pour certains d'entre eux peut-être», a-t-elle dit.

Il s'agissait d'une référence évidente à la diversité des intérêts des groupes irakiens et à la tenue d'élections provinciales qui devraient avoir lieu d'ici au 31 janvier.

La souveraineté s'annonce comme un thème important de ces élections.

La force accrue avec laquelle les groupes irakiens revendiquent la souveraineté de leur pays plus de cinq ans après l'invasion conduite par les Américains est à l'origine des difficultés à s'entendre sur un accord qui régirait le déploiement américain après le 31 décembre.

A cette date expire le mandat de l'ONU sous lequel opère actuellement la coalition conduite par les États-Unis. Le gouvernement irakien a lui-même demandé à l'ONU de ne pas renouveler le mandat.

A défaut d'accord, les soldats américains risquent de se retrouver en Irak en dehors de tout cadre légal.

Alors qu'après des mois d'âpres négociations un projet d'accord circulait en octobre, les Irakiens viennent de soumettre de nouvelles propositions de changement.

Selon un député proche du premier ministre Nouri al-Maliki, les Irakiens réclament à présent que disparaisse toute clause qui aurait permis aux soldats américains de rester au-delà de fin 2011. C'est déjà à cette date que les soldats américains étaient censés quitter le pays dans le projet d'accord antérieur. Mais celui-ci laissait ouverte la possibilité d'un maintien américain.

La Maison-Blanche n'a pas dit si un retrait, sans alternative, était acceptable pour elle. Elle a dit être en train d'examiner les propositions d'amendements irakiennes.

«Nous continuons à espérer et à avoir confiance dans la possibilité d'obtenir un accord, mais il y a certains principes sous-jacents, des principes de base sur lesquels nous ne transigerons pas», a cependant dit la porte-parole de M. Bush, Mme Perino.

Elle n'a pas précisé ces principes.