Les candidats à la Maison-Blanche ont continué mercredi leur chassé-croisé sur les terres où se jouera l'élection présidentielle du 4 novembre, Barack Obama ayant prévu en outre de s'adresser aux Américains par l'intermédiaire d'un message télévisé exceptionnel d'une demi-heure.

Lors d'un rassemblement à Miami (Floride, sud-est), M. McCain a repris son thème de campagne dominant, accusant son adversaire de défendre un programme de «redistribution des richesses» et de vouloir lourdement imposer les petits entrepreneurs.

«Le sénateur Obama est candidat pour être le +redistributionniste+ (sic) en chef, je suis candidat pour être commandant en chef. Le sénateur Obama est candidat pour redistribuer la richesse, je veux créer davantage de richesse. Le sénateur Obama est candidat pour punir le succès. Je suis candidat pour que tout le monde puisse connaître le succès», a asséné M. McCain.

«D'ici la fin de la semaine, M. McCain va m'accuser d'avoir été un agent communiste pour avoir partagé mes jouets au jardin d'enfants», a rétorqué M. Obama en campagne en Caroline du Nord (sud-est).

«Si le sénateur McCain est élu, 100 millions d'Américains ne bénéficieront pas de baisse d'impôts (...) Par contre les 500 plus grosses fortunes du pays obtiendront 700 000 dollars d'avoirs fiscaux et les grandes compagnies pétrolières obtiendront 4 milliards de dollars», a dit M. Obama.

«Mon adversaire est inquiet de perdre l'élection. Je suis inquiet pour les Américains qui perdent leur maison, leur emploi et leur épargne. Je suis inquiet pour la classe moyenne (...) C'est pour cela que je suis candidat à la Maison-Blanche», a dit M. Obama.

Le candidat démocrate devait se rendre lui-même ensuite en Floride.

Pour la première fois depuis le début de la campagne, le dernier président démocrate des États-Unis, Bill Clinton devait apparaître au côté de M. Obama dans un meeting prévu en fin de soirée près d'Orlando.

Le candidat démocrate devait également s'inviter en soirée dans des millions de foyers américains à l'occasion de la diffusion sur les réseaux de CBS, NBC et Fox d'un spot télévisé d'une demi-heure.

Ce film, réalisé par Davis Guggenheim, --récompensé par un Oscar pour le film documentaire d'Al Gore, «Une vérité qui dérange»--, devrait «donner l'occasion aux Américains d'entendre des précisions sur son programme pour le pays», a indiqué son équipe de campagne. Plusieurs personnalités dont des républicains devraient intervenir pour présenter le candidat démocrate.

Les sondages publiés mercredi continuent de donner l'avantage à M. Obama. Le sondage quotidien Washington Post/ABC News lui accorde ainsi 7 points d'avance (52% contre 45%). D'autres sondages sont plus contrastés, le baromètre quotidien de Rasmussen ne donne qu'un avantage de 3 points à M. Obama (50% contre 47%) tandis que Zogby lui accorde 5 points d'avance. Le baromètre quotidien de Gallup donne 3 à 7 points d'avance à M. Obama selon la méthodologie utilisée.

D'autres sondages portant sur les États clefs placent M. Obama en tête dans des États comme la Floride, l'Ohio (nord) et la Pennsylvanie (est).

Depuis 1960, aucun candidat n'a remporté la Maison-Blanche sans gagner au moins deux de ces trois États.

Un autre sondage de l'institut GfK montre M. Obama en tête dans quatre États remportés par George W. Bush en 2004 (Ohio, Nevada, Colorado et Virginie).

Le camp républicain conteste ces sondages. Dans un argumentaire remis aux membres de l'équipe de campagne du sénateur de l'Arizona, Bill McInturff, responsable des études d'opinion du camp républicain, explique que les électeurs indécis des États clefs peuvent encore faire pencher la balance du côté de John McCain. Selon M. McInturff, ces indécis sont plutôt des électeurs blancs, plus âgés que la moyenne, habitant plutôt des zones rurales et donc, selon lui, plus enclins à voter républicain.