Malgré une pluie diluvienne, Barack Obama a donné un discours à l'extérieur devant une foule trempée de 9000 personnes en Pennsylvanie hier. À 75 kilomètres plus au nord, John McCain a annulé un rassemblement à cause du mauvais temps, et a tenu un discours à l'intérieur.

Durant son allocution, Obama a remercié ses partisans de s'être déplacés malgré la pluie. «Dans les derniers jours de la course, mon opposant cherche à se distancier de George Bush, a-t-il dit. Le problème, c'est qu'il a voté avec lui 90% du temps. George Bush a mené l'économie sur le bord du précipice, et McCain veut prendre le volant et appuyer sur l'accélérateur.»

 

À une semaine du vote, les candidats passent désormais tout leur temps avec les électeurs des États clés. Morceau de choix, la Pennsylvanie, avec 21 votes électoraux, est le champ de bataille de l'heure. Obama et McCain y dépensent des millions de dollars par jour en publicités. Ils multiplient les apparitions et les rassemblements partisans.

McCain estime être en mesure de remporter l'État. «C'est fantastique de faire mentir les commentateurs et les chroniqueurs: nous allons gagner en Pennsylvanie», a dit McCain, hier. Le candidat a accusé Obama de vouloir hausser les impôts pour faire exploser les dépenses du gouvernement fédéral.

Jusqu'ici, les efforts de John McCain ne semblent pas avoir changé la donne en Pennsylvanie. La moyenne des derniers sondages réalisés dans l'État donne une avance de 10 points de pourcentage à Obama, qui mène en Pennsylvanie depuis plus d'un mois.

Sur le plan national, Obama réussit à garder une nette avance sur son opposant. À une semaine des élections, la firme Pew donne le démocrate gagnant par 16 points de pourcentage, avec 52% des voix, contre 36% pour McCain. Ces chiffres comptent parmi les meilleurs enregistrés par Obama depuis le début de sa campagne, il y a bientôt deux ans.

Ce soir, M. Obama diffusera une publicité électorale de 30 minutes sur les réseaux CBS, NBC et Fox. Le candidat pourra ainsi s'adresser directement aux électeurs à quelques jours du vote, une tactique destinée à faire grimper sa visibilité et à s'imposer comme le choix le plus solide le 4 novembre.

Vote par anticipation

Cette année, des millions d'électeurs ont choisi de voter par anticipation. Cela permet d'éviter les files et la cohue le 4 novembre, et d'accélérer le processus de dépouillement des votes. Dans plusieurs États, les bénévoles des deux partis ont passé le mois d'octobre à téléphoner aux électeurs pour leur dire d'aller voter le plus tôt possible.

Hier, les premiers sondages réalisés auprès des électeurs ayant déjà voté ont été dévoilés - et les nouvelles ne sont pas bonnes pour le camp McCain.

Selon ces dernières compilations, 12 des 213 millions d'électeurs inscrits ont déjà voté. Ils ont appuyé Obama à 53%, contre 34% pour McCain.

Cet apport important de votes pour Obama est en partie dû à un taux de participation extraordinaire des électeurs noirs. Dans certains comtés, entre 95% et 100% des Noirs inscrits sur la liste électorale ont déjà voté, du jamais vu dans une élection présidentielle américaine.

 

McCain freiné par Bush

L'héritage de George W. Bush pèse lourd dans les intentions de vote. John McCain a beau répéter qu'il n'est pas un fan du président, rien n'y fait: à une semaine de l'élection présidentielle, la plupart des électeurs estiment qu'un vote pour McCain est un vote pour Bush.

Un sondage de la firme Pew révèle que 48% des électeurs indépendants croient qu'une administration McCain assurerait la continuation des politiques de Bush. Seulement 38% croient que McCain changerait la direction du pays.

La grogne populaire à l'égard de l'administration Bush déteint sur la cote d'appréciation du Parti républicain. Aujourd'hui, 50% des électeurs disent avoir une opinion défavorable des républicains, alors que 40% les voient sous un jour favorable.

À titre de comparaison, 57% des électeurs ont une bonne opinion des démocrates, contre 33% qui ne sont pas favorables au parti.