Deux jeunes néonazis ont été arrêtés dans le Tennessee pour avoir proféré des menaces de mort contre le candidat démocrate à la Maison Blanche Barack Obama dans le cadre d'un projet de tuerie raciste, ravivant la crainte d'un attentat contre le sénateur noir.

Selon une copie du procès-verbal dont l'AFP s'est procuré copie lundi, les deux jeunes, envisageaient de tuer 102 Noirs, avec pour but ultime de tenter d'«assassiner le candidat à la présidentielle Barack Obama», qui serait le premier premier président noir américain s'il était élu le 4 novembre.

Déjà menacé, le candidat bénéficie depuis le début de sa campagne début 2007 de la protection des agents du Secret Service (USSS), l'agence fédérale chargée de la sécurité du président des Etats-Unis et des hautes personnalités.

Daniel Cowart, 20 ans, et Paul Schlesselman, 18 ans, originaires du Tennessee et de l'Arkansas, ont été arrêtés à Alamo (Tennessee) mercredi pour «menaces contre un candidat à la présidence», «possession illégale d'arme à feu» et «complot pour vol d'arme», selon le département américain de la Justice.

Les deux suspects comptaient dévaliser une armurerie, puis tuer par balles 88 Noirs et en décapiter 14 autres, «en visant notamment une école majoritairement afro-américaine», selon l'agent Brian Weaks, du Bureau fédéral américain de l'alcool, du tabac et des armes à feu (ATF), qui a mené l'enquête et dont les propos sont rapportés dans le procès-verbal.

«Les allégations qui ont été faites dans cette affaire sont graves et seront traitées comme telles», a déclaré dans un communiqué Lawrence Laurenzi, qui occupe temporairement le poste de procureur général à Memphis.

Le chiffre 14 fait référence aux 14 mots du slogan raciste: «Nous devons protéger la survie de notre race et l'avenir des enfants blancs». Le chiffre 88, signifie HH, huitième lettre de l'alphabet, et veut dire Heil Hitler, le salut hitlérien.

«Ils ont également dit que leur acte de violence final serait de tenter de tuer le candidat à la présidentielle Barack Obama», témoigne l'agent.

D'après le procès-verbal, «les accusés ont assuré qu'ils étaient prêts à mourir durant cette tentative d'assassinat». Les deux jeunes prévoyaient de foncer en voiture sur Barack Obama et de lui tirer dessus depuis la fenêtre de leur véhicule.

Ils comptaient tous deux porter pour l'occasion un smoking blanc et un haut-de-forme.

Juste avant d'être arrêtés, ils avaient acheté de la corde de nylon et des masques de ski. Ils détenaient plusieurs armes à feu, dont un fusil à canon scié.

Après une première comparution devant la cour fédérale de Memphis, ils doivent être entendus à nouveau jeudi par la même cour pour décider des modalités de leur détention provisoire.

L'équipe de campagne de M. Obama a refusé de commenter ces informations.

Les Etats-Unis demeurent traumatisés par les attentats du 11 septembre 2001 et le pays n'a rien oublié des assassinats des frères John et Robert Kennedy et de Martin Luther King.

Fin août, trois hommes, dont un armé et un autre connu pour ses sympathies pro-nazies, avaient été arrêtés à Denver lors de la convention démocrate où le sénateur avait été officiellement intronisé candidat.

Au début du même mois, des agents du Secret Service avaient arrêté à Miami un homme qui avait menacé de tuer le candidat noir.

Des armes à feu, des munitions et des armes blanches avaient été saisies au domicile et dans le véhicule de cet homme. «Si ce nègre est élu, je l'assassinerai moi-même», avait-il publiquement déclaré selon des documents de la police.

A huit jours de l'élection présidentielle américaine, M. Obama devance de plusieurs points son rival républicain John McCain dans les sondages.