Le procès de Ali Hamza Ahmad al-Bahlul, un Yéménite de 39 ans accusé d'être le propagandiste d'Oussama ben Laden, s'est ouvert lundi sur la base navale de Guantanamo devant un tribunal militaire d'exception, en présence de l'accusé, a-t-on appris auprès du Pentagone.

  «Le procès s'est ouvert comme prévu et al-Bahlul était présent», a assuré à l'AFP Jeffrey Gordon, un porte-parole du département de la Défense qui a eu les responsables militaires sur place au téléphone.

Les parties ont présenté leurs arguments lundi matin et l'après-midi doit être consacrée à l'interrogatoire des membres du jury militaire, notamment sur leur objectivité et leurs qualifications, par la défense et l'accusation, a-t-il précisé.

Il s'agit du deuxième procès d'un détenu de Guantanamo devant une commission militaire. Début août, Salim Hamdan, ancien chauffeur de ben Laden, a été condamné à cinq ans et demi de prison pour soutien matériel au terrorisme.

La procédure, jamais vue depuis la Seconde guerre mondiale, a fait l'objet de multiples critiques de la part des avocats de la défense, tant militaire que civil, mais aussi des associations de défense des droits de l'Homme.

Lundi dans un communiqué, l'Association américaine de défense des libertés civiles (ACLU) a rappelé que «l'Amérique mérite mieux qu'un système (judiciaire) aussi incompatible avec les notions universelles d'équité et de justice».

Ali al-Bahlul, membre revendiqué d'Al Qaïda est poursuivi pour «complot de terrorisme», «meurtre», «terrorisme» et «soutien matériel au terrorisme» et encourt la prison à vie. Son procès devrait durer trois semaines, selon le Pentagone.

Il est notamment accusé d'avoir conçu et réalisé une vidéo de propagande sur l'attentat du navire de guerre américain USS Cole, le 20 octobre 2000 qui avait fait 17 morts, avec l'objectif de «solliciter un soutien matériel pour Al-Qaeda, recruter et endoctriner du personnel pour aider l'organisation».