Quelque 25 formateurs militaires américains ont commencé à entraîner les forces armées pakistanaises qui formeront à leur tour la garde tribale chargée de les aider à sécuriser les zones frontalières avec l'Afghanistan, a indiqué jeudi un responsable militaire américain.

«Cela a débuté. C'est une mission de formation des formateurs» au Pakistan, a-t-il expliqué, en soulignant que les Américains ne travailleraient pas directement avec les 80 000 «garde-frontière» recrutés et dirigés par l'armée pakistanaise.

L'objectif de ce programme est de «former (ces garde-frontière) à la contre-insurrection afin de les rendre plus efficaces dans les zones tribales», a commenté ce responsable, sous couvert d'anonymat.

Ce projet politiquement sensible --Islamabad ne cesse de marteler qu'une présence militaire américaine sur son sol serait une atteinte à sa souveraineté-- a abouti après des mois de négociations entre les armées américaine et pakistanaise.

«Ce qui est important de noter, c'est que le gouvernement pakistanais reconnaît qu'il est confronté à un défi de la part des extrémistes à l'intérieur même de ses frontières», a déclaré le porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman.

Le Pakistan prévoit par ailleurs de distribuer des kalachnikovs de fabrication chinoise et d'autres armes légères à des dizaines de milliers de combattants anti-talibans, a rapporté le Washington Post.

Des responsables pakistanais ont déclaré au quotidien américain que leur projet d'armer les milices tribales, surnommées «lashkars», venait d'Islamabad qui entend le financer lui-même.

Ce projet évoque cependant le projet suivi par l'armée américaine dans l'ouest de l'Irak qui a consisté à armer des milices sunnites pour combattre Al-Qaïda.