Le président du Parlement iranien, Ali Larijani, un des responsables du camp conservateur, a affirmé mercredi que Téhéran préférait l'accession du candidat démocrate Barack Obama à la présidence américaine, et écarté le risque d'une attaque américaine contre son pays.

«Nous penchons plus en faveur de Barack Obama car il est plus souple et plus rationnel dans ses relations étrangères (...) même si nous savons que la politique américaine ne change pas beaucoup» avec le changement à la Maison blanche, a déclaré M. Larijani, dont les propos étaient traduits en arabe, lors d'une conférence de presse à Manama.

Barack Obama, qui affronte son rival républicain John McCain lors du scrutin présidentiel du 4 novembre, a affirmé que les Etats-Unis ne peuvent tolérer un Iran doté de l'arme atomique, appelant à des sanctions plus dures pour forcer Téhéran à abandonner ses activités nucléaires suspectes. Mais il s'est aussi dit partisan d'une «diplomatie ferme et directe», n'excluant pas des contacts diplomatiques.

L'Iran, qui n'entretient pas de relations diplomatiques avec les Etats-Unis depuis 1980, est engagé, sous la présidence de Mahmoud Ahmadinejad, dans un bras de fer au sujet de son programme nucléaire, soupçonné par l'administration républicaine de George W. Bush de servir à fabriquer la bombe atomique.

Le président du Parlement iranien a indiqué écarter désormais une attaque contre l'Iran, évoquée ces derniers mois comme une option possible pour amener Téhéran à mettre fin à son programme d'enrichissement d'uranium.

«Auparavant, le risque était faible (...). Mais maintenant, je suis sûr à cent pour cent que que les Etats-Unis ne vont pas déclencher une guerre contre l'Iran. La crise économique (...) a coûté aux Etats-Unis 1.400 milliards de dollars et, par conséquent, Washington s'emploie à régler ses problèmes internes et non (à préparer) une guerre», a-t-il dit.

S'agissant de la situation en Irak, M. Larijani a estimé que l'accord actuellement négocié entre Bagdad et Washington concernant la présence militaire américaine en Irak après 2008 «empiète sur la souveraineté de l'Irak» en raison, selon lui, de l'immunité prévue pour les soldats américains à l'égard de la justice irakienne.

«Ceci contrevient à la souveraineté (de l'Irak) et ne permet pas la formation d'un gouvernement fort», a conclu le président du Parlement iranien.

A Washington, le porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell, a accusé l'Iran de chercher à «saper» et «faire dérailler» cet accord.