John McCain jette toutes ses forces dans la bataille de Pennsylvanie (est), un Etat jugé crucial par ses stratèges pour remporter la Maison Blanche et qui fait figure de dernière chance pour le candidat républicain distancé dans les sondages.

A 14 jours de l'élection présidentielle américaine, le site spécialisé indépendant RealClearPolitics (RCP), qui effectue une moyenne des sondages, attribuait mardi six points d'avance au démocrate Barack Obama au niveau national (49,8% contre 43,8%).

«Nous devons gagner en Pennsylvanie le 4 novembre et avec votre aide nous allons remporter la Pennsylvanie et apporter le vrai changement à Washington», a lancé mardi John McCain au début de son discours lors d'un rassemblement électoral dans la petite ville de Bensalem, dans le sud-est de l'Etat.

Pour espérer remporter la Maison Blanche, M. McCain doit absolument remporter les Etats gagnés par George W. Bush en 2004. Mais cette tâche s'annonce difficile. Les sondages annoncent une lutte serrée en Floride et dans l'Ohio et placent M. McCain à la traîne en Virginie, Colorado, Nouveau-Mexique et Iowa. Selon plusieurs sondages, M. Obama est également donné gagnant en Caroline du Nord et au Nevada.

Dans ces conditions, M. McCain a besoin de faire basculer certains Etats qui avaient voté pour John Kerry en 2004.

Au début de la campagne le candidat républicain plaçait beaucoup d'espoir dans le Michigan, le Wisconsin et le New Hampshire mais il a renoncé à y faire campagne tant l'avance de son rival semble irrésistible. Le seul Etat «démocrate» que M. McCain espère faire tomber dans son escarcelle est la Pennsylvanie. Or, selon RCP, M. Obama est crédité d'une avance de 11 points dans cet Etat.

Lundi, la femme du candidat républicain, Cindy McCain, a effectué quatre arrêts dans cet Etat. M. McCain devait y tenir mardi trois réunions.

«Nous gagnerons la Pennsylvanie et ses 21 grands électeurs nous permettront de passer le cap» des 270 grands électeurs nécessaires pour être élu président, a affirmé Peter Feldman, un porte-parole de M. McCain.

Il faut au moins 270 des 538 grands électeurs qui composent le Collège électoral pour remporter la Maison Blanche.

G. Terry Madonna, professeur de sciences politiques dans une université de Lancaster, a confié au Philadelphia Inquirer que les républicains continuaient de faire campagne en Pennsylvanie car ils ne pouvaient pas faire autrement. «S'ils partaient, cela aurait un effet psychologiquement dévastateur pour leur campagne au niveau national», a estimé M. Madonna.

Le candidat démocrate préfère quant à lui porter ses efforts dans les Etats «républicains» susceptibles de basculer en sa faveur le 4 novembre. Il doit mettre sa campagne en parenthèse jeudi et vendredi pour se rendre au chevet de sa grand-mère malade à Hawaii.

Mardi, il a réuni autour de lui en Floride une brochette de gouverneurs dont ceux de plusieurs Etats clefs ainsi que des chefs d'entreprises dont le PDG de Google Eric Schmidt et l'ancien président de la Réserve fédérale Paul Volcker pour discuter de la situation économique.

Dans cet Etat clé, les électeurs se sont déplacés en masse mardi pour se rendre aux urnes pour la seconde journée consécutive les autorisant à voter par anticipation. Dans un communiqué, Barack Obama a salué le fait que «plus de 150 000 électeurs de Floride (...) se sont rendus aux urnes hier (lundi) pour participer au processus démocratique à plus de deux semaines du jour du scrutin».

Comme son adversaire John McCain, il a encouragé les électeurs de Floride à continuer à voter par anticipation, un procédé en vigueur dans une dizaine d'autres Etats.