«Pour une fois, l'élection américaine est vraiment intéressante. Pour les Américains et pour le monde. Je crois que c'est grâce à Obama. Les gens se sont intéressés à lui. La communauté s'est mobilisée autour de lui.»

Nous sommes le 1er octobre. L'Indonésie célèbre sa fête annuelle, l'Idul Fitri, qui marque la fin du ramadan. Mais aucune célébration n'aurait empêché Arief Aziz de venir discuter de cette Amérique qui le fascine.

 

C'est que le jeune homme de 23 ans est sérieusement atteint d'obamanie. Barack Obama et sa famille ont en effet habité la capitale indonésienne alors que le candidat était enfant. Quatre ans à l'école primaire, c'est peu. Mais à Jakarta, ça fait toute la différence.

Les anciens instituteurs «du petit Barry» ont livré des témoignages dans les médias locaux. Des représentants de la presse américaine sont venus visiter la fameuse école primaire, dans un quartier cossu de la capitale.

Ici, la campagne présidentielle américaine prend ainsi une tout autre couleur. «Notre homme peut-il se rendre jusqu'à la Maison-Blanche?» se demande-t-on par exemple dans un magazine de design. Un bémol, toutefois: en Indonésie, seule la classe «moyenne supérieure» s'intéresse à ce qui se passe aux États-Unis. La majorité de la population a d'autres chats à fouetter, comme trouver de l'argent pour mettre trois repas par jour sur la table.

Les jeunes Indonésiens connaissent bien les États-Unis, avec lesquels ils ont une relation d'amour-haine. Ils trouvent les Américains fermés et détestent leur attitude arrogante. Enquelbert, Jerry et Surya sont ainsi très critiques lorsqu'ils parlent des États-Unis. Ce qui ne les empêche pas de siroter leur café au lait, en ce jour de fête, dans un McCafé!

Vérification faite, les trois jeunes hommes sont aussi des adeptes de Oprah, Grey's Anatomy, American Idol, Next Top Model, Fear Factor... Lorsque la télévision indonésienne ne diffuse pas leurs séries américaines favorites, ils les achètent en DVD pirates dans le quartier chinois. «C'est très pratique parce qu'on peut les avoir avant tout le monde!» rigole Enquelbert, sans une once de remord.

Pas étonnant, donc, de les voir suivre l'élection américaine comme un feuilleton.