Le numéro 2 d'Al-Qaïda en Irak, le Marocain Abou Qaswara, a été tué lors d'une opération de la coalition à Mossoul, un bastion du réseau dans le nord de l'Irak, a affirmé mercredi l'armée américaine qui a infligé dernièrement plusieurs revers sérieux à Al-Qaïda.

«Le terroriste tué par les forces de la coalition lors d'une opération à Mossoul le 5 octobre est bien Abou Qaswara», a annoncé le commandement américain dans un communiqué.

«Abou Qaswara, connu également sous le nom d'Abou Sara, était le responsable d'Al-Qaïda pour le nord de l'Irak», ajoute l'armée américaine, précisant qu'il était d'origine marocaine et avait des liens de longue date avec le fondateur d'Al-Qaïda en Irak, Abou Moussab al-Zarqaoui, tué en juin 2006.

A Stockholm, les services secrets suédois (Säpo) ont parallèlement annoncé la mort d'un Suédois d'origine marocaine âgé de 43 ans, soupçonné d'être un haut responsable d'Al-Qaïda en Irak, dans des circonstances similaires.

Un peu plus tard, l'agence de presse suédoise TT a annoncé, sans citer sa source, que le citoyen suédois mentionné par les services secrets à Stockholm et le numéro 2 d'Al-Qaïda évoqué par l'armée américaine étaient la même personne.

Contactée par l'AFP, la porte-parole de la Säpo Tina Israelsson a déclaré qu'elle ne pouvait à ce stade «ni confirmer ni démentir» que le citoyen suédois tué était Abou Qaswara.

L'armée américaine n'a pas voulu elle non plus confirmer que le Suédois et le numéro 2 d'Al-Qaïda étaient le même homme. «Je ne peux pas confirmer qu'il s'agit de la même personne», a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'armée américaine.

«Mais je peux confirmer qu'Abou Qaswara était un terroriste étranger avec des connections régionales et internationales dans le réseau Al-Qaïda», a-t-il déclaré.

«Des rapports de renseignement suggèrent que l'une de ses connections menait au réseau de la mosquée Brandburgen», un réseau islamiste à Stockholm, a précisé le porte-parole.

Des soldats américains ont investi le 5 octobre un immeuble de Mossoul (370 km au nord de Bagdad) où se cachaient des «terroristes». Il y ont été accueillis par des tirs.

«Les forces de la coalition ont riposté en état de légitime défense, tuant cinq des terroristes. Il a été déterminé plus tard que l'un d'entre eux était Abou Qaswara», selon le communiqué.

Selon l'armée américaine, Qaswara avait suivi un entraînement en Afghanistan avant de venir en Irak où il dirigeait notamment «les terroristes étrangers».

«Ces terroristes étrangers ont été responsables de plusieurs attentats suicide contre des civils irakiens à Mossoul et à Tal Afar», souligne l'armée américaine.

Mossoul, qui abrite plus de 1,5 million d'habitants sunnites, chiites, chrétiens et kurdes, est considérée par le commandement américain comme l'épicentre de l'action des partisans en Irak d'Oussama ben Laden, repoussés en 2007 de Bagdad et de l'ouest du pays.

Capitale de la province de Ninive, Mossoul partage avec la province de Diyala la réputation d'être la région la plus dangereuse du pays.

La ville chiite de Tal Afar, à l'est de Mossoul, avait été le théâtre d'un attentat des plus meurtriers: 152 personnes avaient péri le 27 mars 2007.

«La mort (présumée de Qaswara, ndlr) va réduire de manière significative les opérations d'Al-Qaïda à Mossoul et dans le nord de l'Irak, avec un réseau sans leader pour superviser et coordonner les opérations dans la région», estime le commandement militaire.

Ni sa mort ni les informations délivrées à son sujet par les Américains n'ont été confirmées de source indépendante ou par Al-Qaïda.

La mort présumée de Qaswara intervient après l'annonce le 4 octobre de disparition d'un des principaux chefs d'Al-Qaïda à Bagdad, Maher Ahmad al-Zoubaïdi.

Al-Qaïda a subi de nombreux revers en Irak depuis 2007. Le réseau a été considérablement affaibli par une stratégie de contre-insurrection de l'armée américaine jouant sur la lassitude des sunnites face aux violences islamistes et leur ralliement à l'armée américaine.

Les violences sont ainsi tombées à leur plus bas niveau depuis quatre ans, même si un pic de violences a été constaté depuis un mois à Bagdad, frappée par plusieurs attentats suicide meurtriers.