Inquiets de la possibilité d'un échec en Afghanistan, les États-Unis s'efforcent de forger une nouvelle stratégie visant à étendre le pouvoir des milices tribales, affirme samedi le Los Angeles Times citant un haut responsable militaire américain.

«Les troupes américaines vont réduire leurs opérations de combat pour se concentrer sur l'entraînement des forces gouvernementales afghanes et des milices tribales» tout en s'appuyant moins sur le gouvernement central de Kaboul, a expliqué ce gradé sous le couvert de l'anonymat.

«Cette approche est controversée car elle pourrait étendre l'influence des chefs de guerre afghans tout en sapant le gouvernement du président Hamid Karzaï», a-t-il jugé.

En outre, cela pourrait aussi provoquer des rivalités entre les unités des forces de sécurité en Afghanistan.

Mais, a souligné le haut responsable, «la volonté des militaires à Washington d'envisager de prendre de tels risques reflète une inquiétude grandissante quant à une dégradation de la situation en Afghanistan».

«Jusqu'à encore récemment, le Pentagone n'aurait pas considéré de renforcer les milices tribales, mais avec l'insuffisance des troupes (de l'OTAN) disponibles en Afghanistan, les stratèges militaires américains pensent que seule une nouvelle approche peut arrêter la propagation de la violence», a poursuivi ce responsable.

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a annoncé vendredi avoir suggéré à l'OTAN l'envoi de renforts temporaires en Afghanistan à l'occasion des élections de 2009, afin d'assurer la sécurité dans le pays.

L'élection présidentielle, la seconde en Afghanistan depuis la chute des talibans en 2001, doit se tenir fin 2009 à une date encore indéterminée. Des élections législatives devront suivre.

Les États-Unis ont 33 000 troupes en Afghanistan, dont 13 000 parmi le contingent de 50 000 soldats conduit part la Force internationale de sécurité de l'OTAN.