La Maison-Blanche a indiqué jeudi qu'elle espérait toujours retirer la Corée du Nord de sa liste des États soutenant le terrorisme, à condition que Pyongyang accepte le protocole de vérification de ses installations nucléaires.

«Ce que nous avons dit, et qui n'a pas changé, c'est que le protocole de vérification est essentiel pour permettre (à la Corée du Nord) de ne plus être sur la liste», a déclaré la porte-parole de la présidence américaine, Dana Perino.

«Si nous pouvons avoir un protocole de vérification qui nous satisfait, alors nous serons en mesure de remplir notre partie du contrat», a-t-elle ajouté, en allusion aux négociations menées à Six (États-Unis, Chine, Russie, Japon et les deux Corées) sur la dénucléarisation de la Corée du Nord.

Pyongyang n'a toujours pas fourni à ses partenaires le plan de vérification qui lui est demandé et qui prévoit des inspections surprises des sites nucléaires et l'accès à des échantillons de matériaux et d'équipements.

Washington tente de trouver un compromis en permettant à Pyongyang de donner ce document à la Chine, hôte des pourparlers à six et proche alliée de la Corée du Nord. En échange, les États-Unis retireraient provisoirement la Corée du Nord de sa liste noire des pays soutenant le terrorisme.

La secrétaire d'État américaine, Condoleezza Rice, a indiqué que les États-Unis consultaient leurs partenaires pour débloquer les négociations.

«Attendons de voir ce qui se passe dans les prochains jours», a-t-elle déclaré à des journalistes. «Nous sommes en train d'examiner la situation et je discute avec mes collègues. Quand nous aurons une annonce à vous faire, nous la ferons».

Le porte-parole du département d'État, Sean McCormack, a par ailleurs regretté l'interdiction faite aux trois inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) encore présents sur le complexe nord-coréen de Yongbyon d'avoir accès aux installations nucléaires que Pyongyang s'était engagé à démanteler.

«C'est une décision regrettable, mais elle est réversible», a-t-il souligné. «Ils peuvent prendre d'autres décisions et nous les appelons à le faire».

Les États-Unis ont appelé Pyongyang à se garder d'envenimer davantage la situation, en procédant par exemple à des tests de missiles.

«Nous appelons la Corée du Nord à éviter toute mesure susceptible d'accroître la tension sur la péninsule» coréenne, a déclaré M. McCormack, rappelant que le Conseil de sécurité de l'ONU a interdit toute activité balistique au régime de Pyongyang.

La Corée du Nord a accusé jeudi des navires militaires sud-coréens d'avoir pénétré dans ses eaux territoriales, mettant en garde contre une tension accrue en mer Jaune.

Cette mise en garde du commandement nord-coréen intervient deux jours après le tir par le régime communiste de missiles de courte portée qui se sont abîmés dans les eaux internationales de la mer Jaune.

«La situation (...) est devenue si tendue qu'un accrochage naval pourrait se produire, en raison de provocations militaires telles que l'infiltration incessante de navires de guerre dans les eaux territoriales» du Nord, a rapporté l'agence gouvernementale nord-coréenne KCNA, citant l'état-major de la Marine.