La plupart des vols entre l'Amérique du Nord et l'Europe étaient déroutés vendredi à cause du nuage de cendres du volcan islandais Eyjafjoll de 2000km de large, qui s'étend au nord de l'Océan atlantique, créant un embouteillage aérien au-dessus de l'Espagne, ont annoncé les autorités aéroportuaires irlandaise et européenne.

Les prévisionnistes ont averti que le nuage de cendres, qui évolue rapidement, devrait s'étendre du sud du Groenland à l'extrémité nord-ouest de l'Espagne samedi. Les responsables de la sécurité aérienne ont assuré que, dans l'immédiat, le nuage n'obligerait pas à nouveau à fermer les aéroports et à clouer les avions au sol.

Vendredi, le nuage faisait déjà obstacle à plus de 600 vols quotidiens de quelque 40 compagnies aériennes, obligées à transporter davantage de carburant pour répondre à un allongement de la durée des vols de deux heures environ. L'évolution du nuage a entraîné la déviation des vols transatlantiques vers des corridors aériens passant exceptionnellement au sud, par l'espace aérien espagnol ou au nord, par l'Arctique.

Selon des compagnies aériennes américaines et européennes, chaque heure de vol supplémentaire leur coûte 5000 dollars de carburant, soit l'équivalent de 8500 litres.

«Nous devons voler en le (le nuage) contournant, comme tout le monde», a déclaré un porte-parole de Continental, Andrew Ferraro.

American Airlines a annulé vendredi un vol entre les États-Unis et Londres. Deux vols que devait assurer samedi la compagnie aérienne irlandaise Aer Lingus (vers et de Boston) ont également été annulés.

Vendredi matin, six aéroports de l'ouest de l'Irlande avaient été brièvement fermés puis rouverts, après qu'il ait été constaté que le nuage restait suffisamment éloigné de la côte. Les fermetures des espaces aériens irlandais et écossais mardi et mercredi étaient les premières depuis les perturbations qui ont affecté l'espace aérien européen entre le 14 et le 20 avril dernier, bloquant 10 millions de passagers dans le monde.

La force d'intervention d'urgence en charge de la crise volcanique au sein du gouvernement irlandais a estimé que le nuage de cendres mesurait déjà 2000km sur 1300km, et que les vents le poussaient à la fois en direction du nord-ouest et du sud-est.

Les autorités aéroportuaires irlandaises ont précisé que le nuage pourrait encore grossir et s'étendre du Groenland à l'Espagne au cours des prochaines 24 heures. Elles ont ajouté que les vols irlandais en direction et en provenance des États-Unis devraient circuler samedi, enregistrant toutefois certains retards.

L'agence de contrôle aérien européenne, Eurocontrol, a jugé que les vols transatlantiques ne pouvaient pas survoler en toute sécurité l'Océan atlantique, du fait de la convergence des cendres à 10,5km d'altitude pour la première fois depuis le début des perturbations aériennes le mois dernier. Le nuage était jusqu'à présent resté sous les 6km d'altitude.

Eurocontrol a précisé que l'évolution du nuage de cendres vers le sud a réduit l'espace aérien disponible pour les vols transatlantiques, entraînant un embouteillage aérien en Espagne.

«Les vols doivent être déroutés au sud de la zone interdite de survol, ce qui signifie que davantage d'avions passent pas les secteurs sous contrôle aérien espagnol, au lieu d'emprunter les itinéraires ordinaires au-dessus de l'Irlande», a commenté Kyla Evans, porte-parole d'Eurocontrol.