Les écoles fermées depuis huit mois en Sierra Leone pour cause d'Ebola rouvriront le 14 avril, soit deux semaines après la date initialement annoncée, a appris l'AFP mercredi de sources officielles à Freetown.

Le ministre de l'Éducation, Minkailu Bah, a indiqué que les autorités mettaient en oeuvre une série de mesures pour assurer la rentrée le 14 avril dans tous les établissements scolaires, publics comme privés, fermés depuis fin juillet 2014, au moment de l'instauration de l'état d'urgence pour lutter contre l'épidémie.

La réouverture avait initialement été annoncée pour fin mars par les autorités en janvier, alors que l'épidémie commençait à refluer dans ce pays de quelque six millions d'habitants, qui compte le plus grand nombre de cas.

Ces mesures visent «à nous assurer que nos écoles sont sécurisées et désinfectées, afin que nos enfants puissent retourner à l'école» sans risque le 14 avril, a affirmé M. Bah.

Cependant, «les enfants dans des zones placées en quarantaine (au 14 avril) ne pourront pas aller à l'école, et les écoles dans ces zones demeureront fermées», a-t-il précisé.

Un responsable de l'Inspection scolaire, Prince Cole, a indiqué à l'AFP que des opérations de désinfection étaient en cours dans quelque 9000 établissements à travers le pays, et des efforts entrepris pour réhabiliter certaines de leurs infrastructures.

«Toutes les 9000 écoles font actuellement l'objet de désinfection» au chlore, «particulièrement celles qui ont été utilisées comme centres d'accueil et de traitement» pour Ebola, a affirmé M. Cole.

En outre, 55 000 thermomètres infrarouges ont été distribués aux différents établissements, a-t-il indiqué.

Selon lui, les autorités ont débloqué 67 milliards de leones (près de 18 millions de dollars) pour la construction de toilettes dans plus de 2700 écoles, ainsi que de puits, et la mise en place de pompes manuelles.

Sylvester Meheux, président d'une organisation de directeurs d'écoles secondaires, s'est déclaré «impatient» que les 1,7 million d'élèves reprennent les cours.

«La fermeture des écoles a eu des conséquences désastreuses pour nombre d'entre eux, particulièrement les filles», a estimé M. Meheux.

«Beaucoup d'entre elles sont maintenant enceintes, cela pose un problème, car elles ne seront pas autorisées à revenir à l'école en raison de la politique du ministère de l'Éducation», a-t-il expliqué.

L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976, est partie en décembre 2013 du sud de la Guinée avant de se propager au Liberia et à la Sierra Leone voisins.

Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) arrêté au 22 mars, nettement sous-évalué de l'aveu même de l'OMS, elle a fait plus de 10 300 morts - dont 3747 identifiés en Sierra Leone - sur quelque 25 000 cas, à plus de 99 % dans ces trois pays.

Les acteurs sur le terrain ont fait état d'un recul de l'épidémie depuis le début de l'année, et les trois pays les plus touchés se sont donné comme objectif d'éradiquer le virus d'ici la mi-avril.

La Sierra Leone a cependant annoncé un confinement de toute sa population durant trois jours, de vendredi à dimanche prochains, pour maîtriser une recrudescence localisée des cas qui risquerait de compromettre ces progrès.