Les premiers essais des deux vaccins contre l'Ebola jugés les plus prometteurs ont débuté lundi au Liberia, l'un des pays les plus touchés par le virus, a annoncé le projet de coopération américano-libérien Prevail, qui les conduit.

Il s'agit du ChAd3, développé par la firme britannique GSK (GlaxoSmithKline) avec l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), et du rVSV-ZEBOV de l'agence de santé publique du Canada (PHAC), dont le laboratoire américain Merck a acquis les droits et coopère avec la société américaine NewLink Genetics.

«Ces deux vaccins se sont révélés prévenir Ebola chez les animaux et ont été déterminés sûrs lors de tests humains sur des études d'innocuité plus petites en Afrique, en Europe et en Amérique», a rappelé Prevail (Partenariat pour la recherche sur les vaccins anti-Ebola au Liberia) dans un communiqué.

«L'essai commence à l'hôpital Redemption à Monrovia. D'autres sites seront ajoutés dans d'autres hôpitaux à Monrovia et ses environs après les 600 premiers participants», selon le texte.

Les essais ont été officiellement lancés dans cet hôpital dimanche lors d'une cérémonie en présence du vice-président Joseph Boaikai.

«Nous espérons que ce projet scientifique que nous lançons ici aujourd'hui apportera une réponse au mystère qui entoure cette maladie» pour laquelle il n'existe aucun vaccin homologué, a déclaré M. Boaikai.

Le directeur du Wellcome Trust, au Royaume-Uni, qui finance des recherches contre l'Ebola, Jeremy Farrar a jugé «fantastique que ces premiers essais de vaccins à grande échelle se déroulent au Liberia, un pays qui a énormément souffert au plus fort de l'épidémie», avec au moins 3700 morts sur les 9000 recensés dans l'épidémie.

Les chercheurs, sous la supervision du NIAID, visent un échantillon de 27 000 hommes et femmes en bonne santé, âgés de 18 ans et plus.

Selon Prevail, ces vaccins peuvent causer des douleurs, des inflammations ou des enflures au bras, aussi bien que la fièvre, des maux de tête, de la fatigue, mais ces effets secondaires «ont été légers ou modérés et ont disparu d'eux-mêmes».

Selon les chercheurs, le niveau d'immunisation requis pour prémunir un être humain d'Ebola reste inconnu.