Le nombre des morts dues à l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola a dépassé le cap des 5000, avec 5160 décès enregistrés pour 14 098 cas, selon le dernier bilan de l'OMS, alors que le coordinateur de l'ONU a dit mercredi vouloir relancer le tourisme dans les pays affectés.

Le bilan diffusé mercredi a été actualisé jusqu'au dimanche 9 novembre.

Le précédent bilan de l'Organisation mondiale de la santé, arrêté au 4 novembre, faisait état de 4960 morts dans huit pays, sur 13 268 cas.

Relancer le tourisme

Le coordinateur de l'ONU pour la lutte contre le virus Ebola, le Dr David Nabarro, s'est livré mercredi à un vibrant plaidoyer en faveur d'une relance du tourisme dans les trois pays d'Afrique de l'Ouest les plus touchés par l'épidémie (Sierra Leone, Guinée, Liberia).

«Je tiens à encourager chacun à maintenir les voyages, le tourisme, y compris dans les endroits où Ebola est présent», a-t-il lancé devant des ONG au siège de l'ONU. «Je souhaite encourager les touristes à aller dans ces pays, encourager les hommes d'affaires à continuer de travailler avec ces pays, il n'y a pas de raison de ne pas le faire».

Soulignant qu'il se rendait lui-même régulièrement à Freetown, Monrovia ou Conakry, il a vanté «les fabuleux endroits touristiques» de ces trois capitales, qui «malheureusement, ne sont pas très fréquentés en ce moment».

Il a fait valoir que le virus ne se transmettait que «par contact direct avec quelqu'un (..) ce qui est la plupart du temps évitable» et que «si Ebola est diagnostiqué très tôt, les chances de survie sont très élevées».

«Donc je préconise vraiment de maintenir les contacts, maintenir le tourisme, maintenir les voyages», a-t-il martelé, alors que de nombreuses compagnies de transport ont interrompu les liaisons avec les trois pays les plus exposés au virus. «Plus l'isolement imposé aux pays frappés par Ebola se prolongera, plus il sera néfaste» pour leur reprise économique une fois le virus éradiqué, a aussi souligné M. Nabarro.

M. Nabarro a par ailleurs confirmé des progrès dans le contrôle de l'épidémie, soulignant que «dans certains endroits d'Afrique de l'Ouest où les éléments nécessaires sont en place et les communautés sont pleinement impliquées dans la réponse (à Ebola), l'épidémie ralentit, avec moins de cas chaque semaine, et c'est encourageant».

«Mais, a-t-il aussitôt ajouté, il y a d'autres parties du Liberia, de la Guinée et de la Sierra Leone où la transmission (du virus) reste intense, avec de nombreux nouveaux cas chaque jour, et cela nous incite à redoubler d'efforts partout».

PAYS PARTICULIÈREMENT TOUCHÉS : LIBÉRIA, GUINÉE ET SIERRA LEONE

L'épidémie, la plus grave depuis l'identification du virus en 1976, est partie de Guinée fin décembre 2013. Depuis, on a enregistré 2836 morts au Libéria sur 6822 cas.

En Sierra Leone, l'OMS a recensé 1169 morts sur 5368 cas déclarés et 1142 morts en Guinée sur 1878 cas. En une semaine, il y a 145 nouveaux cas confirmés en Guinée.

Au Libéria, l'OMS relève une relative stabilisation de l'épidémie avec 97 nouveaux cas. En Sierra Leone, le niveau de transmission est considéré comme «intense» par l'OMS avec 421 nouveaux cas confirmés.

Le bilan au Nigeria et au Sénégal est inchangé depuis plus de 42 jours, soit 20 cas dont huit mortels au Nigeria, et un cas au Sénégal, un étudiant guinéen dont la guérison a été annoncée par les autorités le 10 septembre. Ces deux pays ont été retirés de la liste des pays où sévit l'épidémie.

Au Mali, l'OMS fait maintenant état de quatre cas, qui se sont tous soldés par la mort des malades.

LE PERSONNEL DE SANTÉ EN PREMIÈRE LIGNE

Le bilan des décès pour les membres du personnel de santé s'est encore aggravé, avec 320 morts sur 564 contaminations, respectivement 311 décès et 549 cas dans le bilan précédent.

HORS D'AFRIQUE

Aux États-Unis, quatre cas ont été enregistrés mais seulement un patient libérien, de retour de son pays, est mort des suites de la maladie.

L'Espagne a connu un cas d'infection, une aide-soignante qui s'était occupée de deux missionnaires contaminés et rapatriés à Madrid où ils sont morts en août et en septembre. L'infirmière a depuis été déclarée guérie