Un membre des Nations unies est mort de l'Ebola en Sierra Leone, le troisième employé de l'ONU à succomber au virus, selon un porte-parole de l'institution lundi.

L'homme, qui était chauffeur pour l'agence des Nations unies pour les femmes, est décédé durant le week-end et son épouse est traitée médicalement, a déclaré ce porte-parole, Stéphane Dujarric.

«Toutes les mesures pour protéger les employés de nos installations en Sierra Leone sont prises du mieux possible dans les circonstances actuelles», a ajouté M. Dujarric.

Un Soudanais travaillant dans le secteur de la santé pour l'ONU au Liberia est décédé le mois dernier alors qu'il avait été transféré en Allemagne pour y être soigné. Un autre employé des Nations unies, un Libérien, est également probablement décédé de l'Ebola le mois dernier.

La pire épidémie d'Ebola de l'histoire a déjà causé la mort de plus de 4500 personnes depuis le début de l'année en Afrique de l'Ouest, où les Nations unies conduisent un mouvement international pour tenter d'endiguer la propagation du virus.

Un fonds des Nations unies destiné à financer la lutte contre Ebola a reçu 8,7 millions de dollars de l'Australie et d'autres promesses de dons ont également été faites. Au total, le fonds a déjà récolté 43,5 millions de dollars pour lutter contre la maladie.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'était plaint la semaine dernière de n'avoir que 100 000 $ à disposition pour approvisionner ce fonds, et avait appelé les nations à faire des dons.

Ce fonds est distinct d'un autre appel pour réunir 1 milliard de dollars lancé par l'ONU pour répondre à la menace Ebola. Celui-ci a réuni 433 millions de dollars pour le moment.

Cuba: un «plan d'action» pour coordonner la riposte

Les chefs d'État et ministres de 12 pays d'Amérique latine et des Caraïbes ont convenu d'élaborer un «plan d'action» pour lutter contre l'éventuelle apparition du virus d'Ebola dans la région, au terme d'un sommet extraordinaire tenu lundi à Cuba.

D'ici le 5 novembre, les ministres de la Santé de ces pays ont été chargés d'élaborer ce plan en vue de son «application immédiate» dans les neuf pays membres de l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA) et de trois autres nations des Caraïbes.

Pour préparer ce dispositif, un sommet technique de spécialistes doit être organisé les 29 et 30 octobre prochains dans la capitale cubaine «pour échanger les expériences et proposer des stratégies», a annoncé le président vénézuélien Nicolas Maduro, initiateur du sommet, en lisant la déclaration finale.

Dans le même temps, les participants ont demandé à la Communauté des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAC, 33 pays) de «promouvoir des efforts régionaux contre Ebola».

En dépit de plusieurs fausses alertes, l'Amérique latine n'a pas encore été officiellement touchée par le virus de la fièvre hémorragique, qui a déjà fait plus de 4500 morts, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Mais l'Amérique du Nord est déjà affectée, et la propagation du virus inquiète les dirigeants latino-américains réunis à Cuba, qui ont aussi annoncé «le renforcement des contrôles aux frontières, en particulier dans les ports et aéroports». Ebola «nous menace tous» a lancé le président cubain Raul Castro en préambule de la réunion.

Il a également été convenu d'engager la formation de personnel qualifié contre l'Ebola dans les 12 pays et de poursuivre les efforts déployés en Afrique de l'Ouest.

Outre Cuba, pays en pointe dans l'aide sur le terrain avec bientôt plus de 450 médecins et infirmiers déployés en Afrique de l'Ouest, l'ALBA comprend notamment le Venezuela, l'Équateur, la Bolivie, le Nicaragua et plusieurs petits États des Caraïbes.

Haïti, la Grenade et Saint-Kitts et Nevis ont également participé au sommet.