L'absence de nouveau cas d'infection par Ebola depuis cinq jours et la fin de la quarantaine de proches d'un patient décédé au Texas suscitaient lundi un optimisme prudent aux États-Unis, où les autorités sanitaires ont publié de nouvelles directives pour les soignants.

«Nous nous sentons un peu soulagés mais nous retenons encore notre souffle», a déclaré le maire de Dallas, Mike Rawlings.

«C'est une étape clé pour Dallas et pour tous ceux qui sont inquiets aux États-Unis», a jugé Mark Rupp, un infectiologue du Nebraska Medical Center, qui a récemment traité deux malades infectés par Ebola au Liberia et qui sont désormais guéris.

«J'espère que cela va renforcer le message qu'il n'y a pas de danger pour le public et qu'Ebola n'est pas très contagieux dans les premiers stades de l'infection», a-t-il ajouté.

Thomas Eric Duncan, premier patient ayant été testé positif au virus aux États-Unis fin septembre, peu après son arrivée en provenance du Liberia, avait contaminé deux infirmières de l'équipe médicale qui s'était relayée à son chevet dans un hôpital de Dallas, où il est décédé le 8 octobre.

Accusés d'une série de faux pas qui avaient conduit à ces contaminations, dont des vêtements de protection insuffisants, les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont publié lundi de nouvelles directives visant à mieux protéger le personnel médical appelé au chevet des malades d'Ebola.

Les précédentes directives «n'ont pas fonctionné pour cet hôpital» de Dallas, a reconnu M. Frieden.

Les soignants devront désormais avoir été formés à plusieurs reprises et être capables d'enfiler et d'enlever leurs vêtements de protection sans faire d'erreur, sous la surveillance d'une tierce personne, a précisé le directeur des CDC, Thomas Frieden.

La tenue ne devra montrer aucun morceau de peau, et un masque couvrant jetable remplacera les lunettes, selon ces directives.

Les soignantes, dont l'infection avait été confirmée le 12 octobre pour l'une et le 15 octobre pour l'autre, sont toutes deux traitées dans 2 des quatre établissements spécialisés, à Atlanta et à Bethesda, près de la capitale Washington.

Protection insuffisante 

L'état de santé de la première infirmière contaminée, Nina Pham, soignée à Bethesda, est «stable» mais «elle est encore un peu assommée», selon le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses.

L'hôpital Emory, à Atlanta, n'a pas fourni lundi de bulletin de santé de l'autre infirmière malade, mais il a annoncé la guérison d'Ebola d'un troisième patient, un Américain hospitalisé le 9 septembre et qui a été autorisé à sortir dimanche.

L'infection des deux infirmières a été attribuée à une protection insuffisante durant leurs contacts avec le malade en quarantaine.

L'hôpital de Dallas n'était pas préparé à recevoir un patient souffrant d'Ebola et une erreur de diagnostic avait été commise dans un premier temps: M. Duncan avait été renvoyé chez lui alors qu'il était contagieux, avant d'être finalement hospitalisé deux jours après.

L'hôpital a d'ailleurs publié une lettre d'excuses dimanche pour cette erreur.

La quarantaine de 21 jours, temps d'incubation maximum pour Ebola, imposée à la famille de Thomas Eric Duncan a officiellement pris fin lundi, sans qu'aucun de ses proches n'ait déclaré la maladie.

La fiancée de M. Duncan, Helen Troh, son fils et un neveu avaient été contraints de quitter leur appartement où avait séjourné le Libérien, pour s'installer dans une autre maison où ils avaient été placés en isolement.

Les autorités sanitaires du Texas avaient annoncé lundi la fin de la période d'étroite surveillance médicale pour 43 personnes qui avaient été en contact plus ou moins direct avec M. Duncan. Dix étaient considérées comme à haut risque, dont les trois membres de sa famille et sept membres du personnel soignant.

«Ils n'ont aucun symptôme d'Ebola et ne courent aucun risque de développer l'infection», a précisé le département de la santé du Texas dans un communiqué.

Les autorités sanitaires continuent toutefois de surveiller 120 autres personnes, dont certaines avaient été en contact avec M. Duncan lors de son second séjour à l'hôpital, ou avaient approché les deux infirmières malades.

Les services de santé suivent aussi les passagers de deux vols de la compagnie Frontier Airlines à bord desquels se trouvait la deuxième soignante contaminée alors qu'elle avait un peu de fièvre.

«Un petit groupe de personnes qui se trouvaient dans un rayon d'un mètre autour de l'infirmière, jugées plus à risque, ont été assignées à leur domicile», précise le communiqué.

Le Dr Fauci avait jugé «très faible» la semaine dernière le risque d'infection de ces passagers.