Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a demandé vendredi au gouvernement du Kirghizistan de mener une enquête «exhaustive et transparente» sur les violences qui ont éclaté la semaine dernière.

«Nous demandons au gouvernement de la République kirghize de mener une enquête exhaustive et transparente et qu'il fasse répondre de leurs actes les responsables des pertes en vies humaines en relation avec les évènements du 7 avril 2010 et durant les récentes violences interethniques», souligne la résolution proposée par les États-Unis et le Kirghizistan et adoptée par consensus, au dernier jour de sa 14ème session, à Genève.

La sanglante révolution d'avril avait fait 87 morts et poussé à la fuite le président kirghiz Kourmanbek Bakiev.

Depuis le changement de régime au Kirghizistan, les affrontements se sont multipliés dans ce pays d'Asie centrale.

La résolution, prévue de longue date, a fait l'objet d'intenses négociations jusqu'à la dernière minute pour permettre d'intégrer les évènements de la semaine passée.

Elle exhorte le gouvernement kirghiz à «promouvoir la réconciliation interethnique et appelle l'ensemble des acteurs à ne pas recourir à la violence».

Le Conseil des droits de l'homme condamne enfin fermement «les violations des droits de l'homme qui ont été commises lors des manifestations ayant entouré le changement de gouvernement» en avril ainsi que «les provocations et les violences à Och et Djalal-Abad».

Les violences entre les Kirghiz et la minorité ouzbèke ont fait au moins 192 morts et plus de 2000 blessés, selon un bilan officiel, et plus de 400 000 réfugiés et déplacés, d'après les estimations de l'ONU.

La résolution demande également à la «communauté internationale de fournir les secours nécessaires humanitaires» au Kirghizistan.