Les États-Unis ont dénoncé lundi « une parodie d'"élections" » dans l'Est séparatiste de l'Ukraine après les scrutins de dimanche qui ont permis à la Russie de renforcer son emprise sur ces territoires qui échappent au contrôle de Kiev depuis plus de quatre ans.

« Les États-Unis rejoignent nos partenaires et alliés européens dans la condamnation de cette parodie d'"élections" du 11 novembre dans l'est de l'Ukraine sous contrôle russe », a dénoncé la porte-parole du département d'État américain, Heather Nauert, dans un communiqué où le mot « élections » a été mis entre guillemets.

« Les procédés illégitimes de [dimanche] étaient une tentative de Moscou pour institutionnaliser ses intermédiaires dans le Donbass, les soi-disant "républiques populaires de Donetsk et Lougansk" », continue la porte-parole de la diplomatie américaine.

Dimanche, après un entretien à Paris avec le président ukrainien Petro Porochenko, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont jugé dans un communiqué commun que ces élections étaient « illégales et illégitimes ».

Ces scrutins « n'ont pas leur place au regard des accords de Minsk », signés en février 2015, a également déclaré le département d'État américain.

Les élections de dimanche ont permis d'élire des « présidents » et des « députés » pour les deux « républiques populaires » mises en place par les rebelles à Donetsk (DNR) et à Lougansk (LNR).

Les dirigeants actuels par intérim Denis Pouchiline (Donetsk) et Léonid Pasetchnik (Lougansk) ont largement remporté les votes avec respectivement 60,9 % et 68 % des suffrages, d'après les résultats définitifs.

Selon des analystes, ces élections permettent à Moscou de présenter les leaders séparatistes comme des hommes politiques démocratiquement élus plus fréquentables que leurs prédécesseurs, qui étaient des chefs de guerre.

La Russie et l'Ukraine sont à couteaux tirés depuis l'arrivée au pouvoir à Kiev, en 2014, de pro-occidentaux dans la foulée du soulèvement du Maïdan, suivie de l'annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée et du conflit avec les séparatistes dans l'est, qui a fait plus de 10 000 morts.

Kiev et l'Occident accusent la Russie de soutenir militairement les séparatistes, ce qu'elle dément malgré les nombreuses preuves apportées.