Une personne a été tuée et trois autres blessées samedi dans l'est rebelle prorusse de l'Ukraine, où des hostilités ont éclaté après plusieurs semaines de trêve presque complète, ont indiqué les autorités séparatistes et ukrainiennes.

Il s'agit du premier incident meurtrier depuis la mi-septembre.

Selon les autorités rebelles, des tirs de l'armée ukrainienne ont tué une personne et blessé une autre en périphérie de leur «capitale» Donetsk, à proximité des ruines de son aéroport détruit par des mois de combats. Elles ont ensuite ajouté à leur bilan un deuxième blessé dans le même quartier.

L'armée ukrainienne a pour sa part rejeté la responsabilité sur les séparatistes et fait état d'un blessé dans ses rangs. «Nous avons essuyé des tirs d'armes à feu, d'une mitrailleuse de gros calibre et un lance-grenade» en provenance de l'aéroport, a indiqué à l'AFP un porte-parole militaire, Oleksandr Zavtonov. «Nous avons riposté, pour évacuer le blessé, avec des armes à feu, mais celles interdites (par les accords de paix) n'ont pas été utilisées», a-t-il poursuivi.

Côté rebelle, les trois victimes sont toutes des combattants, a dit à l'AFP le responsable militaire séparatiste Edouard Bassourine.

Les informations sur les armes utilisées étaient confuses, les séparatistes ayant d'abord évoqué des tirs de chars, puis de mortiers.

La mission de l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE), dont des observateurs sont déployés dans l'est de l'Ukraine, n'était pas en mesure de commenter cet incident dans l'immédiat. Une équipe d'observateurs s'est rendu sur les lieux de l'incident pour effectuer une «vérification», a indiqué à l'AFP le porte-parole de la mission, Michael Bociurkiv.

Le conflit dans l'Est opposant l'armée ukrainienne et les rebelles prorusses a fait plus de 8000 morts depuis son déclenchement en avril 2014, mais depuis début septembre, les combats ont presque totalement cessé en vertu d'une nouvelle trêve.

Dans le cadre du processus de paix, les belligérants ont officiellement annoncé avoir achevé le retrait de ses armes lourdes de calibre de plus de 100 millimètres de la ligne du front, mais, selon l'OSCE, celles-ci y demeurent encore dans certains endroits des deux côtés.

Le retrait des armes de calibre de moins de 100 millimètres (chars, canons et mortiers) a été lancé début octobre, mais seulement dans la région voisine de Lougansk, selon un accord conclu la semaine passée.