Huit civils et deux soldats ukrainiens ont été tués dans l'est séparatiste de l'Ukraine au terme d'une nuit de samedi à dimanche tendue, à deux jours de l'entrée en vigueur d'une trêve et du début de négociations de paix entre l'armée et les rebelles prorusses.

Deux militaires ukrainiens ont été tués et huit autres blessés en 24 heures, a annoncé le porte-parole militaire Andriï Lyssenko.

Trois civils ont également été tués et dix blessés dans la nuit dans le bastion rebelle de Donetsk, où des explosions et des tirs sporadiques étaient encore entendus dimanche matin, selon les autorités municipales.

À Avdiïvka, dans la région de Donetsk, un obus est tombé sur un poste de police, blessant deux personnes.

Le gouverneur pro-Kiev de la région rebelle de Lougansk a par ailleurs annoncé la mort de deux civils dans le village de Kriakivka après la chute d'un obus dans la cour d'une maison. Plus de six civils ont, selon lui, été tués depuis le début de la semaine dans cette région.

Les autorités ukrainiennes ont fait état dimanche de la mort de trois autres civils, portant leur bilan à huit civils tués en 24 heures.

Selon l'armée, les points chauds des combats restent les bastions prorusses de Lougansk et de Donetsk, ainsi que la zone autour de Debaltseve, au nord-est de Donetsk, où les rebelles ont accru leur présence. Les affrontements se poursuivent également à l'aéroport de Donetsk.

Les observateurs de l'OSCE ont par ailleurs fait état de plusieurs convois de 60 camions sans identification se dirigeant vers Donetsk depuis la ville de Chakhtarsk, également sous contrôle rebelle.

Les combats n'ont pas perdu en intensité dans l'Est, à deux jours de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu surprise négocié entre armée ukrainienne et rebelles prorusses.

Le président ukrainien Petro Porochenko a également annoncé un «accord de principe» pour des négociations de paix entre les deux camps mardi à Minsk.

Si ces accords sont respectés, les deux camps prendront position derrière une ligne de démarcation dans les 30 jours avant de retirer leurs armes lourdes du front. Les autorités ukrainiennes demandent toutefois également une annulation des élections séparatistes qui se sont tenues le 2 novembre dans les territoires sous contrôle des rebelles.

Un premier cessez-le-feu, également conclu à Minsk le 5 septembre entre Kiev et les rebelles lors de négociations auxquelles participaient la Russie et l'OSCE, n'a dans les faits jamais été respecté.

La chancelière allemande Angela Merkel a accusé dimanche Moscou de «causer des difficultés» à ses voisins, en premier lieu à la Moldavie, la Géorgie et à l'Ukraine, trois pays qui ont signé des accords d'association avec l'Union européenne.

Mme Merkel a également estimé que la réponse européenne à la Russie, qui passe notamment par l'adoption de sanctions économiques, «est bonne».

Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de soutenir militairement les séparatistes dans l'est ukrainien, ce que Moscou dément catégoriquement.