Les interceptions d'appareils russes à proximité des pays de l'OTAN ont atteint 400 cas cette année, a déclaré jeudi en Estonie le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg.

«Si on regarde le nombre d'interceptions autour de l'OTAN, on peut parler de 400 interceptions, soit 50 % de plus que l'année dernière», a dit à la presse M. Stoltenberg qui a commencé jeudi une tournée éclair en Estonie, en Lettonie et en Lituanie destinée à rassurer ces petits pays membres de l'OTAN, inquiets du comportement de la Russie dans le conflit ukrainien et des activités militaires russes non loin de leurs frontières.

Dans la région balte, «on en a vu plus de cent, soit trois fois plus que l'année dernière», a-t-il ajouté.

Lorsqu'un appareil russe s'approche de l'espace aérien de l'OTAN, des appareils militaires de l'Alliance vont à sa rencontre et l'accompagnent jusqu'à ce qu'il s'en éloigne.

Selon le secrétaire général de l'OTAN, ce ne sont pas les vols russes en eux-mêmes qui posent un problème, mais plutôt la manière dont ils se déroulent.

«Ils n'envoient pas de plan de vol. La plupart passent dans l'espace aérien international, mais ils sont proches de notre espace aérien et ils interfèrent avec des vols commerciaux», a-t-il dit sur la base aérienne d'Ämari (nord), où il a rencontré le premier ministre estonien Taavi Roivas, ainsi que des militaires américains, allemands et estoniens.

«C'est un comportement que nous n'avons pas observé depuis de longues années, depuis l'époque de la Guerre froide», a encore dit M. Stoltenberg.

«L'OTAN est là pour protéger et défendre l'Estonie», a-t-il encore souligné.

Il a notamment félicité Tallinn pour avoir consacré 2 % de son PIB à la défense, la donnant en exemple aux autres membres de l'Alliance, et rappelant «son rôle de leader dans le renforcement de la cyberdéfense».

À Riga, où M. Stoltenberg s'est rendu dans l'après-midi, il a rejeté fermement les appels de Moscou demandant à l'Ukraine d'assurer qu'elle resterait en dehors de l'OTAN.

«Le simple fait de demander, d'appeler ou d'exiger que l'Ukraine donne une sorte de garantie que, jamais, elle ne deviendrait membre de l'OTAN, est une violation de l'idée de l'indépendance, de la souveraineté de l'Ukraine», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec le président letton Andris Berzins.

«Chaque pays a le droit de décider de ses propres arrangements de sécurité. C'est un droit fondamental d'un pays indépendant et souverain», a-t-il souligné.

Il a dit espérer que la Russie «respecterait» la décision de l'Ukraine, si elle décidait un jour de devenir membre de l'alliance.