Les services de sécurité ukrainiens ont affirmé mardi avoir déjoué un projet d'attentat fomenté, selon eux, sur ordre de Moscou et ciblant le chef de la diplomatie néerlandaise lors d'une visite dans l'est de l'Ukraine.

Les faits incriminés remontent au 8 novembre quand le ministre Bert Koenders s'est rendu à Kharkiv, une ville où étaient entreposés les restes des victimes du Boeing de Malaysia Airlines abattu au-dessus de l'Ukraine le 17 juillet avec 298 personnes à bord, néerlandaises pour la plupart.

«Nous avons arrêté un groupe très dangereux de 12 personnes», a déclaré le chef du service de sécurité (SBU), Valentin Nalivaïtchenko, lors d'une conférence de presse.

«Nous avons saisi des armes, fusils et munitions. Ils avaient aussi des mines et des explosifs en leur possession», a-t-il ajouté, en affirmant que les mines étaient «de fabrication russe».

La date de l'arrestation des suspects n'a pas été précisée. Selon M. Nalivaïtchenko, le même groupe est soupçonné d'avoir été impliqué dans l'attentat le 9 novembre contre un bar de Kharkiv (est) qui collectait des fonds pour les soldats ukrainiens en lutte contre les rebelles prorusses dans les régions voisines de Donetsk et Lougansk. L'attentat avait fait 11 blessés.

Lors de la conférence de presse, M. Nalivaïtchenko a produit une vidéo montrant, selon lui, une membre du groupe, non identifiée et au visage flouté.

Dans cette vidéo d'un peu plus d'une minute, la suspecte affirme avoir été recrutée par le service de renseignement militaire russe (GRU) lors d'un déplacement en Russie et avoir reçu pour instruction de préparer un attentat dans l'est de l'Ukraine avec ses complices, qui seraient formés et équipés par la Russie selon ses dires.

Selon elle, l'attentat visait la délégation de M. Koenders qui devait visiter l'usine militaire de Kharkiv qui a abrité les restes humains du vol MH17.

«J'ai reçu l'ordre de déposer des explosifs près de l'usine sur le chemin emprunté par la délégation et de faire en sorte que ça explose à ce moment-là», explique la femme dans la vidéo dont l'authenticité ne peut être confirmée de source indépendante.

Interrogé par l'AFP, le ministère néerlandais de la Justice a indiqué ne rien pouvoir confirmer «pour l'instant». M. Koenders a, quant à lui, indiqué ne pas avoir reçu d'informations à ce sujet de la part des autorités ukrainiennes.