Les combats entre forces ukrainiennes et séparatistes prorusses dans l'Est de l'Ukraine ont fait quatre morts civils et un militaire vendredi, ont indiqué des sources officielles samedi, tandis que l'armée ukrainienne a fait état de «progrès» dans la recherche d'un cessez-le-feu complet.

À Donetsk, principal bastion rebelle où des tirs ont été entendus dans la matinée de samedi, la mairie a annoncé trois morts et quatre blessés vendredi. Des tirs d'obus ont touché notamment, selon la même source, le quartier Kouïbychevski, situé non loin de l'aéroport, en proie à de vifs combats ces derniers jours et dont les deux parties revendiquent le contrôle.

Dans l'est de la région voisine de Lougansk, un homme de 39 ans est succombé à ses blessures après avoir été blessé par des éclats d'un obus dans le village de Tchornoukhiné, a indiqué le gouverneur de la région dans un communiqué.

Un porte-parole militaire ukrainien, Andriï Lyssenko, a annoncé de son côté lors d'une conférence de presse qu'un garde-frontière était mort vendredi après-midi dans la localité de Dokoutchayivsk, à 30 kilomètres au sud de Donetsk, son unité ayant été prise pour cible par des tirs à l'arme légère lors d'un mouvement.

Kiev et les séparatistes ont conclu à Minsk le 5 septembre le cessez-le-feu avec la participation de Moscou. Depuis, les combats ont baissé d'intensité, mais se poursuivaient dans plusieurs poches de résistance comme l'aéroport de Donetsk, causant de lourds bilans dans les rangs de l'armée ukrainienne et parmi les civils.

Selon l'ONU, 331 personnes ont péri dans la région dans le mois suivant l'instauration du cessez-le-feu, et plus de 3600 sur les six mois du conflit.

«Dans l'ensemble, il y a des progrès dans les négociations», a affirmé malgré tout M. Lyssenko. «Nous espérons des résultats importants la semaine prochaine, qui dépendront du respect par la Russie de ses obligations».

Il a ajouté qu'une «diminution de l'intensité des tirs» des rebelles avait déjà été constatée.

Kiev accuse la Russie d'avoir armé les rebelles et d'avoir déployé en août des troupes régulières pour les soutenir.

La semaine à venir s'annonce intense sur le plan diplomatique avec une rencontre entre le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry à Paris mardi, puis une possible rencontre entre les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Petro Porochenko lors d'un sommet à Milan le 16 et 17 octobre, sous patronage français et allemand. M. Porochenko n'a pas confirmé sa venue.

Le premier ministre de la république séparatiste autoproclamée de Donetsk (DNR), Alexandre Zakhartchenko, a affirmé vendredi avoir conclu un accord avec Kiev sur une ligne de démarcation entre les territoires sous contrôle de chacune des parties.

L'armée ukrainienne a démenti la ligne annoncée qui attribue aux rebelles des territoires actuellement contrôlés par les forces loyalistes.

Samedi matin, M. Zakhartchenko, cité par l'agence Interfax, a ajouté que si un cessez-le-feu était respecté sur cette ligne pendant cinq jours à partir de samedi, l'artillerie pourrait en être retirée, ce qui créerait une zone tampon.

Des journalistes de l'AFP à Donetsk ont entendu des tirs réguliers à l'arme lourde toute la matinée.

«L'Ukraine est prête à remplir l'accord concernant un retrait des armes lourdes d'une ligne de démarcation dès que les terroristes arrêteront de tirer sur nos positions et des quartiers habités», a assuré à Kiev le porte-parole Lyssenko.