Le maire de Kiev et célèbre boxeur Vitali Klitschko sera la tête de liste du parti du président ukrainien Petro Porochenko pour les législatives anticipées du 26 octobre que le principal parti pro-russe a décidé de boycotter, a-t-on appris dimanche.

«Le pays a plus que jamais besoin d'unité nationale et de consolidation. Voilà pourquoi j'ai accepté de devenir tête de liste du Bloc Porochenko», a déclaré M. Klitschko lors d'un congrès du parti présidentiel, selon son service de presse.

M. Klitschko, élu en mai maire de Kiev et qui dirige le mouvement pro-européen Oudar («Coup»), a fait partie des leaders de la contestation qui a abouti, après des affrontements meurtriers entre manifestants et forces de l'ordre sur la place Maïdan, à la chute en février du président pro-russe Viktor Ianoukovitch.

D'abord candidat à la présidentielle, ce champion du monde des poids lourds WBC s'est ensuite retiré pour soutenir le milliardaire Porochenko. Ce dernier a remporté le scrutin présidentiel en mai avec près de 55% des voix.

Le Parti des régions de M. Ianoukovitch, qui dominait le Parlement jusqu'à sa chute, a en revanche annoncé qu'il allait boycotter les législatives en raison du conflit armé entre les forces gouvernementales et les rebelles prorusses dans l'Est du pays, qui a fait plus de 2700 morts en cinq mois.

«Le Parti des régions n'a pas le droit moral de participer à ces élections quand presque sept millions d'électeurs ne peuvent pas voter», a déclaré, en faisant référence aux électeurs de la région du Donbass, Boris Kolesnikov, secrétaire de cette formation, cité par le site Ukraïnska Pravda. Le sud-est de l'Ukraine était le bastion électoral du Parti des régions.

Nombre d'adhérents au Parti des régions seront tout de même en lice individuellement ou au sein d'autres mouvements politiques, selon Ukraïnska Pravda.

L'ancienne premier ministre et opposante Ioulia Timochenko a de son côté cédé symboliquement sa traditionnelle place en tête de liste de son parti Batkivchtchina à la pilote de l'armée ukrainienne Nadia Savtchenko, devenue héroïne nationale après sa capture par des rebelles prorusses suivie de son emprisonnement en Russie.

Mme Savtchenko, considérée comme prisonnière politique en Ukraine, est accusée en Russie d'être impliquée dans la mort de deux journalistes russes tués en juin dans l'est de l'Ukraine, ce qu'elle nie.

Amnesty International a appelé mercredi Moscou à libérer la pilote en jugeant sa détention motivée par «des accusations fabriquées».

Par ailleurs, plusieurs partis pro-européens en lice ont invité sur leurs listes des commandants militaires ou paramilitaires ayant participé aux combats contre les rebelles, ainsi que des journalistes et militants pour les droits civiques ayant joué un rôle important lors des protestations de Maïdan.

Le Parlement ukrainien compte 450 députés élus pour cinq ans et qui ont notamment le pouvoir de nommer et limoger les ministres.