Le président américain Barack Obama s'est envolé mardi pour l'Estonie, d'où il devrait lancer un nouvel avertissement à la Russie en pleine crise ukrainienne, avant de participer au sommet de l'OTAN au Pays-de-Galles en fin de semaine.

Barack Obama a décollé de la base aérienne d'Andrews près de Washington en direction de Tallinn, d'où il prononcera mercredi un discours hautement symbolique à destination de son homologue russe, Vladimir Poutine: la Russie doit s'abstenir de s'en prendre aux anciens pays du bloc soviétique désormais membres de l'Alliance, comme elle l'a fait en Ukraine.

Le président américain participera ensuite, jeudi et vendredi, au sommet de l'OTAN à Newport, au Pays de Galles.

La réponse américaine aux jihadistes de l'État islamique (EI), qui ont revendiqué la décapitation d'un second journaliste américain, sera aussi à l'ordre du jour. M. Obama a quitté la Maison Blanche mardi sans avoir réagi personnellement à la publication de la vidéo de l'exécution présumée.

M. Obama rencontrera à Tallinn les présidents des trois États baltes, qui ont rejoint l'OTAN en 2004 après cinq décennies dans le giron soviétique: l'Estonien Toomas Hendrik Ilves, la Lituanienne Dalia Grybauskaite et le Letton Andris Berzins.

Il devrait expliquer, selon de hauts responsables de l'administration, que les États-Unis considèrent comme sacro-saints leurs engagements au titre de l'Article 5 sur la défense collective des membres de l'OTAN, et ne tolèreront aucune agression russe envers des pays alliés.

L'annonce par l'OTAN d'un plan de réactivité, qui devrait être adopté lors du sommet de cette semaine, doit servir à concrétiser la détermination américaine. Le plan doit permettre de déployer très rapidement, «en quelques jours», des milliers de soldats dans l'est de l'Europe.

«Il n'est pas acceptable que des grands pays violent de façon flagrante l'intégrité territoriale de leurs voisins plus petits», a réagi mardi le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest.

Le voyage intervient à un moment délicat du mandat de M. Obama. Ses détracteurs aux États-Unis intensifient leurs critiques contre son manque perçu de leadership dans de multiples crises internationales, notamment face aux ambitions territoriales de la Russie et aux avancées de l'EI en Irak.

«Le contexte est très spectaculaire, l'environnement sécuritaire européen étant complètement chamboulé», analyse Heather Conley, du Center for Strategic and International Studies, à Washington. «L'OTAN n'aurait jamais cru, il y a neuf mois, qu'elle devrait développer une posture de défense collective robuste dans le nord de l'Europe, mais c'est pourtant exactement ce qui se passe aujourd'hui».