Il ne faut pas baisser la garde face à la Russie, martèle le premier ministre Stephen Harper. Dans une lettre publiée dans le Globe and Mail, M. Harper réitère la position adoptée par le Canada depuis le début du conflit en Ukraine, à savoir que Moscou est ultimement responsable de l'insurrection menée par les séparatistes prorusses dans l'Est ukrainien, et qui a déjà coûté la Crimée à Kiev.

Cette fois, le premier ministre établit un lien quasi direct entre la destruction d'un avion de ligne de Malaysia Airlines au-dessus d'une zone rebelle, la semaine dernière, et le soutien moral, politique et matériel du Kremlin.

M. Harper va même plus loin en affirmant que l'attitude «militariste et expansionniste» de la Russie n'est pas seulement une menace pour l'Ukraine, mais pour l'ensemble du continent européen, en plus de porter atteinte aux «lois et valeurs régissant les nations occidentales». Le Canada, dit-il, ne restera pas immobile face à cette menace. Le chef du gouvernement conservateur en profite pour rappeler les gestes posés par Ottawa dans cette affaire, y compris les sanctions imposées contre les personnes, les entreprises et les organisations responsables de la crise ukrainienne.

Le Canada, poursuit M. Harper, s'est aussi engagé à fournir plus de 220 millions de dollars en garanties de prêts afin d'aider l'Ukraine à stabiliser son économie et promouvoir le développement économique et social, ainsi qu'à offrir de la formation à l'armée ukrainienne. Ottawa a aussi dépêché des forces et du matériel militaire en Europe centrale et de l'Est.

Le premier ministre revient également sur l'expulsion de la Russie du groupe des pays les plus développés, le G8, qui est donc redevenu le G7. Il estime qu'en raison du fait que «le président Poutine a démontré qu'il ne partageait pas les valeurs de cette communauté de nations» - démocratie, sécurité internationale, respect du droit -, il était «difficile» d'envisager une réintégration de Moscou au sein de ce regroupement.

Au dire du premier ministre, les sanctions adoptées par le Canada et ses alliés ont un effet sur l'économie russe, et «il ne faut pas relâcher la pression diplomatique et économique sur le régime».

Le fardeau de la preuve repose entre les mains de l'homme fort du Kremlin, avance M. Harper; soit réengager la Russie dans une perspective de paix, de démocratie et de respect du droit, ou se voir imposer de nouvelles sanctions pour isoler davantage le pays par rapport aux États démocratiques du monde.