Le vol MH17 a peut-être été abattu «par erreur», au-dessus de l'est de l'Ukraine, par des séparatistes prorusses mal entraînés, selon de hauts responsables des services de renseignement américains mardi.

«L'explication la plus plausible c'est qu'il s'agit d'une erreur» et que le missile a été tiré «par un équipage mal entraîné», alors que le système utilisé --une batterie de missiles sol-air de fabrication russe Bouk-- demande un certain savoir-faire et de l'entraînement, a indiqué un haut responsable du renseignement américain qui a requis l'anonymat.

En revanche, même si le missile a été tiré d'une zone contrôlée par les rebelles, il est pour l'heure impossible de dire qui «a appuyé sur le bouton» et pourquoi, a ajouté ce responsable.

Ces responsables ont souligné que ce type d'erreur, bien que rare, s'est déjà produit par le passé. En 1983, un chasseur soviétique avait abattu un avion de ligne coréen et cinq ans plus tard c'est un navire de guerre américain qui a abattu un Airbus iranien.

Ces responsables ont souligné par ailleurs que les services de renseignement américains n'étaient pas en mesure de dire si des Russes étaient présents sur la batterie au moment du tir ou non.

Les services n'ont pas non plus de preuves que les Russes aient formé les séparatistes à l'usage du Bouk, un système anti-aérien relativement moderne et sophistiqué.

Au total, 298 personnes, dont 193 Néerlandais, se trouvaient à bord du Boeing 777 de la compagnie Malaysia Airlines qui s'est écrasé jeudi dans l'est de l'Ukraine, dans une zone contrôlée par des séparatistes prorusses.

Ces responsables ont également affirmé que l'explication des Russes de la catastrophe, qui suggère fortement la responsabilité de l'Ukraine, «ne tient pas la route».

C'est une des raisons justifiant l'organisation de ce point de presse, a reconnu un des responsables présents, visiblement agacé par la «désinformation» pratiquée selon lui par les autorités russes et les médias d'État.

Les soldats ukrainiens auraient dû reprendre le terrain aux rebelles pour y installer la batterie anti-aérienne, tirer le missile et ensuite repartir. Et qui plus est, le gouvernement ukrainien aurait ensuite dû manipuler des séparatistes de sorte qu'ils revendiquent avoir abattu l'avion. «Ce scénario ne tient pas la route», a-t-il souligné.