Les forces de Kiev, qui combattent les rebelles prorusses dans l'est de l'Ukraine, ont perdu vendredi 23 hommes, l'un des bilans les plus lourds depuis le début du conflit, et qui éloigne encore les perspectives d'une trêve réclamée par les Européens et les Russes.

Dix-neuf soldats ont été tués par une salve de roquettes multiples Grad vendredi matin près de la localité de Rovenki, dans la région de Lougansk, a annoncé le ministère de la Défense. Ils font partie des 23 morts au total enregistrés au cours des dernières 24 heures dans toutes les zones du conflit.

Le président ukrainien Petro Porochenko a réagi à cette nouvelle en déclarant que les combattants rebelles responsables de leur mort «seraient identifiés et éliminés».

«Pour chaque mort parmi nos militaires, les combattants paieront par des dizaines et des centaines des leurs», a-t-il affirmé au cours d'une réunion avec de hauts responsables militaires.

Ce bilan révise une première indication du ministère de 30 personnes tuées dans une attaque avant l'aube sur une base dans l'est. Le porte-parole du ministère de la Défense Vladislav Seleznev a avancé le chiffre de 19 tués sur son compte Facebook, sans préciser les circonstances.

Le contingent frappé vendredi tentait de protéger la frontière poreuse avec la Russie. L'Ukraine soutient qu'un nombre important de militants transportant des véhicules blindés et des armes a traversé la frontière.

Les roquettes ont été tirées d'une distance d'environ 15 kilomètres, a indiqué le ministère.

La base est située près de l'un des trois passages frontaliers dont les responsables russes avaient annoncé la fermeture vendredi.

Les combats entre les forces loyalistes et les rebelles prorusses ont augmenté en intensité depuis jeudi, alors que les troupes de Kiev cherchent à encercler les deux principales places fortes des rebelles, Donetsk et Lougansk.

Des combats à l'artillerie lourde se poursuivaient vendredi autour de l'aéroport de Donetsk, fortement endommagé et fermé depuis des affrontements meurtriers en mai.

Inquiètes et craignant des bombardements, des dizaines de familles fuyaient cette métropole d'un million d'habitants, a constaté un journaliste de l'AFP.

«La nuit a été agitée, il y a eu des combats à l'artillerie lourde. Les habitants de plusieurs quartiers ont entendu un avion voler très bas et des témoins ont vu sur les artères centrales du matériel militaire lourd», a indiqué la mairie dans un communiqué.

L'Ukraine affirme que la Russie soutient et arme les rebelles, ce que Moscou réfute. Les rebelles ont pris le contrôle de quelques postes douaniers, et l'Ukraine a demandé qu'ils s'en retirent.

Des agences de nouvelles russes ont cité Vasily Malayev, porte-parole du service fédéral de sécurité dans la région de Rostov, disant que les passages frontaliers à l'est de Donetsk avaient été fermés tard jeudi en raison de combats.

-Avec Associated Press