Avec un président pro-occidental, les Ukrainiens se sont dotés samedi d'une nouvelle Première dame diplômée de médecine, élégante et très présente aux côtés de Petro Porochenko pendant sa campagne électorale.

Marina Porochenko, 52, ans, cardiologue de formation, a accompagné son mari pendant ses déplacements de campagne. Il faisait fièrement monter sur le podium la mère de leurs quatre enfants épousée il y a trente ans.

«Je ne l'ai pas regretté un seul jour», confiait-il aux électeurs réunis sur les places centrales des villes de provinces qui applaudissait cette femme très svelte habillée et coiffée avec une élégance simple, très différente du style des épouses de la nomenklatura entre tailleurs démodés et coiffures choucroute ou luxe tape-à-l'oeil.

Contraste saisissant

Samedi pendant la cérémonie de l'investiture, Marina Porochenko était présente en tailleur bleu au Parlement dans la loge pour invités de marque avec son fils cadet Mikhaïlo et le père de M. Porochenko.

«Les Ukrainiens manquaient vraiment d'une première dame. Cela nous fait un grand plaisir de voir Mme Porochenko avec son mari», explique à l'AFP Galina Pogranytchna venue assister à la cérémonie militaire de l'investiture, sur la place Saint-Sophie dans le centre de Kiev.

Marina Porochenko présente un contraste saisissant avec l'épouse du président déchu Viktor Ianoukovitch, Lioudmila.  Celle-ci a fait profil bas pendant sa présidence après s'être illustrée par une intervention bourrée de fautes en pleine révolution orange  pro-occidentale de 2004 en affirmant que les adversaires de son mari mangeaient «des oranges droguées».

Des journalistes d'investigation ukrainiens ont par ailleurs affirmé que Viktor Ianoukovitch vivait avec une autre femme, après avoir visité sa luxueuse résidence de campagne ouverte au public après leur fuite en Russie.

«Beaucoup dépend des femmes et Marina Porochenko devrait aider le président», estime la Kiévienne Galina Pogranytchna. «Elle ressemble beaucoup à une femme européenne».

«Je suis fier de notre nouvelle first lady. Je suis heureux que cette femme belle et modeste présente l'Ukraine pendant les visites de M. Porochenko à l'étranger», soutient Igor Diïnytchko, un entrepreneur à Kiev. «Leur couple est solide et cela en dit long», souligne-t-il.

Un député d'Odessa et blogueur populaire Oleksiï Gontcharenko a récemment écrit que le «facteur Marina» était «encourageant» pour des millions d'Ukrainiens qui ont voté Porochenko. «Elle incarne les Ukrainiennes, infiniment bonnes et extrêmement belles. Un pays avec de telles femmes est invincible!».

Modèle patriarcal

Mme Porochenko qui avait abandonné sa carrière de médecin pour se consacrer à sa famille n'a pour l'instant pas révélé ses intentions de première dame.

Il semble peu probable qu'elle s'ingère dans la gestion du pays, une chose que ses compatriotes n'ont jamais pu pardonner à Raïssa Gorbatcheva, une First Lady inégalée dans l'ex-espace soviétique.

«La société ukrainienne est patriarcale et les tentatives de la première dame d'influencer la politique pourraient recevoir un accueil mitigé», explique Larissa Kobelianska, experte ukrainienne.

«Le rôle qu'elle va jouer dépend du président. Malheureusement nous sommes héritiers d'un modèle traditionnel où les épouses jouent le rôle que leurs maris leur accordent», ajoute Mme Kobelianska.

Sur des photos disponibles, on peut voir Mme Porochenko visiter des expositions et assister des premières de films avec son mari, faire la cuisine avec ses enfants ou, la tête couverte, dans une église.

Les sujets abordés dans de rares interviews se limitent à la famille et l'éducation des enfants.