Le secrétaire au Trésor américain Jacob Lew a menacé jeudi Moscou de nouvelles sanctions en cas d'escalade en Ukraine à l'issue d'une rencontre avec son homologue russe Anton Siluanov à Washington, a indiqué un porte-parole du Trésor.

Le secrétaire au Trésor américain Jacob Lew a menacé jeudi Moscou de nouvelles sanctions en cas d'escalade en Ukraine, lors d'une rencontre avec son homologue russe Anton Siluanov à Washington, a indiqué un porte-parole du Trésor.

«Le secrétaire Lew a souligné (...) que les États-Unis étaient prêts à imposer de nouvelles et importantes sanctions contre la Russie en cas d'escalade de la situation» en Ukraine, a dit ce porte-parole dans un communiqué.

M. Lew qui rencontrait M. Siluanov en marge des assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale à Washington, a toutefois ajouté que la crise pouvait encore être réglée par la voie «diplomatique», a encore précisé ce porte-parole.

Pour protester contre l'absorption de la Crimée par la Russie, les États-Unis ont placé à la mi-mars sur leur liste noire des proches du président russe et déjà menacé de prendre des sanctions plus importantes visant l'économie russe.

Jeudi, Vladimir Poutine a, lui, menacé les Européens de réduire leur approvisionnement en gaz alors qu'un face-à-face tendu entre séparatistes pro-russes et loyalistes se poursuivait dans l'est de l'Ukraine.

Selon le communiqué du Trésor, M. Lew a également fait part à M. Siluanov de ses «graves inquiétudes» sur un possible accord pétrole contre nourriture entre la Russie et l'Iran, qui ne serait «pas compatible» avec le régime de sanctions frappant Téhéran.

Un tel accord pourrait «déclencher» des sanctions contre toute entité ou individu impliqués dans ces transactions, a prévenu M. Lew.

L'Ukraine accuse la Russie d'avoir posé des mines

L'Ukraine «est fortement préoccupée par l'usage de mines antipersonnel par les forces armées russes dans différentes parties du territoire ukrainien», a déclaré la délégation ukrainienne au cours de cette réunion sur l'application de la convention sur l'interdiction des mines antipersonnel.

La délégation de Kiev a accusé les forces russes d'avoir créé des champs de mines «au point d'entrée entre la partie continentale de l'Ukraine et la péninsule de Crimée».

La Crimée a été rattachée à la Russie en mars après un référendum considéré comme illégal par Kiev et les pays occidentaux, et le pouvoir intérimaire de Kiev considère toujours la péninsule comme une partie intégrante du territoire de l'Ukraine.

Selon la délégation ukrainienne, dont l'intervention n'était pas prévue au programme des travaux de jeudi, les mines ont été posées par les forces russes à la fois en Crimée et dans la région de Kherson, limitrophe de la péninsule.

«Les champs de mines sont entourés de barbelés et jalonnés de panneaux d'avertissement portant l'inscription 'mines'«, précise un projet de communiqué de la délégation présenté à la réunion.

L'Ukraine souhaite «détruire les mines antipersonnel dans les zones minées se trouvant sous sa juridiction», a déclaré la délégation. Mais cette opération de déminage ne pourra être entreprise que lorsque les autorités ukrainiennes auront recouvré «le contrôle du territoire actuellement occupé par l'agresseur», a-t-elle ajouté.

«La Crimée fait toujours partie intégrante de l'Ukraine», a-t-elle insisté.

La délégation ukrainienne a également accusé les forces russes d'avoir saisi un stock de mines dans un dépôt militaire ukrainien en Crimée.

Les mines à fragmentation OZM-4, qui ne sont pas dotées d'un mécanisme d'autodestruction, ont été stockées par l'armée ukrainienne pour servir lors de séances d'entraînement à la détection de mines et au déminage, selon la délégation.

À présent, ces mines «sortent du cadre légal du traité d'Ottawa», selon les délégués ukrainiens.

Vendredi, la délégation devrait expliquer pourquoi l'Ukraine n'a pas respecté le délai prévu pour détruire ses stocks de mines antipersonnel.