L'ex-champion du monde russe d'échecs Garry Kasparov, opposant au président Vladimir Poutine, a condamné mercredi le rattachement de la Crimée à la Russie, considérant qu'il s'agissait d'un «acte flagrant d'agression», lors d'une rencontre avec la presse à Mexico.

Selon Garry Kasparov, avec ce rattachement, «tout le système de coopération international pourrait être en péril». «La première tâche de la communauté internationale est de s'assurer que M. Poutine soit contraint de jouer aux échecs, parce qu'aux échecs, il y a des règles».

Selon lui, les États-Unis doivent approfondir les sanctions financières contre l'élite russe: «Je ne crois pas qu'elle accepterait un changement aussi dramatique dans leur style de vie», a-t-il estimé.

Pour Garry Kasparov, venu au Mexique pour promouvoir une fondation portant son nom, M. Poutine joue au poker. «Il est très bon pour relancer en permanence. Je crois qu'il a une main faible, mais qu'il est très bon dans le bluff».

Selon l'opposant, M. Poutine «ne serait pas gêné d'entrer dans n'importe quel endroit où il considère que les minorités russophones sont en danger. C'est exactement ce qui a déclenché la Seconde Guerre Mondiale», a-t-il dit.

Garry Kasparov a été l'un des fondateurs des mouvements d'opposition L'Autre Russie et Solidarité, devenant l'un des principaux opposants du Kremlin. Ces dernières années, il s'est mis en retrait et s'est surtout fait le porte-parole de l'opposition à l'étranger.

Depuis le renversement fin février du président Viktor Ianoukovitch et l'arrivée d'un pouvoir pro-européen à Kiev, de vives tensions sont apparues dans les régions russophones de l'est et du sud-est de l'Ukraine.

Après un référendum organisé en moins de deux semaines en Crimée, Moscou a procédé le mois dernier au rattachement de ce territoire à la Fédération de Russie.