Deux personnes, un militant pro-russe et un passant, ont été tuées dans la nuit de vendredi à samedi à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, lors d'une fusillade impliquant nationalistes radicaux et militants pro-russes, a-t-on annoncé de source policière.

Au Parlement à Kiev, le président par intérim Olexandre Tourtchinov a dénoncé «un réseau d'agents du Kremlin qui organisent et financent depuis longtemps des provocations qui conduisent à des meurtres».

Les militants pro-russes affirment avoir été la cible de tirs alors qu'ils étaient rassemblés dans le centre de la ville. Selon la police, il s'agissait de tirs d'armes non létale.

Les pro-russes auraient alors suivi les agresseurs qui ont pris la fuite en voiture jusqu'à un bâtiment abritant notamment les locaux d'un groupe radical de droite, le Patriote de l'Ukraine, affilié au mouvement paramilitaire d'extrême droite Pravy Sektor en pointe sur les barricades à Kiev.

Les partisans de Moscou ont alors tenté d'entrer dans un bâtiment et, selon la police, ont essuyé des tirs des occupants de l'immeuble. La police n'indique pas si les pro-russes ont riposté.

Cinq personnes ont été blessées, dont un policier, grièvement atteint, selon le ministère ukrainien de l'Intérieur.

Les forces de l'ordre  sont arrivées rapidement sur les lieux et un siège de plusieurs heures a suivi, pendant lequel les assiégés, environ une trentaine d'hommes, ont pris trois otages, deux gardes présents dans le bâtiment et un policier entré pour engager des pourparlers.

Ils ont fini par relâcher leurs otages et rendre leurs armes. Une trentaine de personnes, «des deux bords», indique le ministère ukrainien de l'Intérieur, ont alors été arrêtées.

À Kiev, le porte-parole de Pravy Sektor, Artem Skorovadski, a dénoncé une «provocation planifiée», rejetant l'idée que leurs militants auraient tiré les premiers vendredi soir sur les militants pro-russes.

«Ces derniers temps, des personnes essaient de faire monter la pression sur Pravy Sektor, essaient de montrer que nous sommes des pillards terrifiants, alors que ce n'est pas le cas», a ajouté M. Skorovadski.

Il a par ailleurs souligné que son mouvement n'envisageait pas d'envoyer de militants de Kiev dans l'est de l'Ukraine.

Ce nouvel incident meurtrier survient après la mort d'un manifestant pro-Kiev à Donetsk jeudi, poignardé lors de heurts avec des militants pro-russes, alors que la tension augmente dans l'Est de l'Ukraine avec la montée de tendances séparatistes, à la veille du référendum en Crimée qui devrait appuyer dimanche le rattachement de la péninsule à la Russie.