L'Union européenne doit «accompagner la transition démocratique» en Ukraine, où «un très très fort espoir s'est levé», a estimé dimanche à Pékin le chef de la diplomatie française, tout en appelant au respect de l'unité territoriale du pays.

«La situation en Ukraine est radicalement nouvelle (...) Le rôle de l'Europe, et de la France, (c'est) d'accompagner cette transition démocratique, souhaiter qu'elle soit pacifique, et que l'intégrité et l'unité de l'Ukraine soient respectées», a déclaré aux journalistes le ministre des Affaires étrangères.

«La situation est calme dans le pays, même s'il y a ici ou là des règlements de compte, mais les Ukrainiens font preuve d'une très grande maturité», s'est par ailleurs félicité Laurent Fabius, en voyage officiel en Chine.

L'Ukraine est entrée dimanche dans une nouvelle ère en se dotant d'un chef de l'État par intérim en remplacement de Viktor Ianoukovitch, destitué la veille et introuvable depuis.

Le président du Parlement Oleksandre Tourtchinov, un proche de l'opposante Ioulia Timochenko libérée samedi, a été élu à une très large majorité chef d'État par intérim par les députés.

«Il y a des problèmes considérables, notamment économiques - il s'agit de reconstituer un État -, mais il y a un très très fort espoir qui s'est levé dans ce pays qui, jusqu'à ces derniers jours, était dans une situation tragique avec des dizaines et des dizaines de morts, et qui enfin maintenant commence de nouveau à espérer», a poursuivi Laurent Fabius.

«Il y a maintenant une nouvelle majorité au Parlement» et le gouvernement de transition qui doit être constitué dans les prochains jours «devrait être un gouvernement d'union nationale», suivant l'accord dévoilé vendredi, a-t-il également rappelé.

Le ministre français des Affaires étrangères a directement participé à Kiev aux négociations de cet accord conclu en fin de semaine entre le pouvoir ukrainien, l'opposition, l'Union européenne et la Russie, prévoyant notamment une élection présidentielle anticipée.

Désormais, «c'est au sein du Parlement que doit se faire le contact entre d'un côté la nouvelle majorité, et de l'autre le Parti des régions (anciennement majoritaire), qui a perdu beaucoup de ses membres, mais qui continue d'exister», a poursuivi M. Fabius, assurant que les Européens avaient «des contacts avec les uns et les autres».

Alors qu'il avait qualifié vendredi la situation économique du pays d'«épouvantable», le chef de la diplomatie française a indiqué dimanche que les propositions européennes d'aide économique «pourront probablement être amplifiées».

L'Ukraine s'est d'ailleurs imposée comme sujet de discussion dimanche lors de la réunion du G20 à Sydney, où le Fonds monétaire international (FMI) et plusieurs pays, dont les États-Unis, ont offert leur soutien au pays, menacé de faillite.

«Il est très important que le FMI puisse reprendre son soutien» à Kiev, maintenant qu'on y trouve «un nouveau pouvoir, une volonté de réforme et un appui démocratique», a insisté le ministre français.