Au quatrième jour de son procès pour la mort de 77 personnes, Anders Behring Breivik a expliqué hier comment il a appris à tirer grâce au jeu vidéo Call of Duty: Modern Warfare 2.

«Je n'avais pas un goût très prononcé pour ce jeu [...], mais c'est bien pour s'entraîner», a-t-il dit à propos du jeu de simulation de tir.

Breivik s'était équipé d'un viseur holographique pour jouer. Selon l'auteur de l'attentat le plus meurtrier en Norvège depuis la Seconde Guerre mondiale, Call of Duty est utilisé pour l'entraînement de soldats par les armées partout dans le monde.

«C'est très bon pour acquérir de l'expérience des systèmes de vision», juge-t-il.

Anders Breivik chantait déjà les louanges de Call of Duty dans son manifeste de 1500 pages, 2083: Une déclaration européenne d'indépendance, selon un article publié sur le site du magazine Forbes deux jours après les tueries d'Oslo et d'Utoya.

«Je viens d'acheter le jeu Modern Warfare 2. C'est probablement le meilleur simulateur militaire que l'on puisse trouver, et l'un des meilleurs jeux de l'année», a-t-il écrit, selon Forbes.

Call of Duty n'est pas le seul jeu vidéo qu'a cité Breivik.

En 2006-2007, le tueur a également consacré son «année sabbatique» à jouer jusqu'à 17 heures par jour à World of Warcraft. À 27 ans, le jeune homme était retourné vivre chez sa mère, fatigué par l'énergie dépensée au cours des années précédentes dans ses projets d'entrepreneur.

«Ce n'est pas un jeu violent du tout [...], c'est un jeu de stratégie», a-t-il souligné. Ce jeu, qui consiste à construire des civilisations dans un monde imaginaire, lui a toutefois permis de se «préparer mentalement» au massacre qu'il allait perpétrer cinq ans plus tard.

«Certaines personnes aiment le golf, d'autres la voile. Moi, je jouais à World of Warcraft. Cela n'a rien à voir avec le 22 juillet. Ce n'est pas un monde dans lequel on est englouti. C'est un passe-temps, tout simplement.»

Méthode «djihadiste»

Anders Breivik a aussi révélé qu'il planifiait de tuer tous les jeunes travaillistes réunis dans l'île d'Utoya, en utilisant les eaux du lac comme «arme de destruction massive»: il espérait s'inspirer d'une méthode «djihadiste» et pousser les participants du camp à se jeter à l'eau pour qu'ils se noient.

«J'estime que tous les militants politiques qui choisissent de lutter pour le multiculturalisme et ont un mandat dans de telles organisations sont des cibles légitimes.»

Selon la police, 569 personnes se trouvaient à Utoya ce jour-là.