La Cour suprême norvégienne a définitivement rejeté mercredi l'appel interjeté par Anders Behring Breivik, l'auteur des attaques qui ont fait 77 morts en Norvège le 22 juillet 2011, contre la décision de le soumettre à une nouvelle expertise psychiatrique.

Plus haute instance judiciaire du pays, la Cour a rejeté l'argument des avocats de Behring Breivik pour qui le tribunal d'Oslo n'était pas habilité à demander de contre-expertise de l'extrémiste de droite avant son procès puisque l'accusation n'en avait pas fait la demande.

Face au tollé soulevé par une première expertise psychiatrique officielle qui avait conclu l'an dernier que le tueur était psychotique et donc pénalement irresponsable, le tribunal d'Oslo avait ordonné une nouvelle évaluation de Behring Breivik le 13 janvier.

Ni le Parquet ni la défense n'avaient demandé une telle contre-expertise, d'autant que la décision du tribunal s'appuyait, selon les avocats, sur des avis de spécialistes -divergents de la conclusion officielle- contenus dans des documents en principe couverts par le secret médical.

Suite à la décision de la Cour suprême, les deux nouveaux experts-psychiatres vont donc pouvoir étudier Behring Breivik qui refuse de coopérer avec eux, mais dont la justice a ordonné la mise en observation quasi-continue pour pouvoir analyser ses faits et gestes en vue de déterminer sa santé mentale.

Les experts doivent rendre leurs conclusions avant le 10 avril, soit quelques jours seulement avant l'ouverture du procès de l'extrémiste de 33 ans le 16 avril.

Si le premier diagnostic devait être confirmé, l'auteur des pires attaques commises en Norvège depuis la Seconde Guerre mondiale serait vraisemblablement passible d'un internement dans un établissement psychiatrique plutôt que d'une peine de prison classique.

Mais quelle que soit la conclusion des experts sur sa responsabilité pénale, le système norvégien prévoit qu'il soit traduit devant la justice et il reviendra in fine au juge de se prononcer sur son aptitude à purger une peine de prison.

Le 22 juillet, déguisé en policier, Behring Breivik avait fait feu pendant plus d'une heure sur un rassemblement de jeunes travaillistes sur l'île d'Utoya, près d'Oslo, après avoir fait exploser une bombe près du siège du gouvernement norvégien.

Ces attaques avaient fait 77 morts, dont de très nombreux adolescents.