L'extrémiste Anders Behring Breivik, auteur des deux attaques meurtrières du 22 juillet en Norvège, comparaîtra pour la première fois en «public» au cours de sa prochaine audience au tribunal d'Oslo le 19 septembre, a décidé lundi le juge.

Rejetant une demande de huis clos de la police, la juge a décidé que la presse, les proches des victimes, les survivants et autres personnes ayant subi un préjudice pourraient assister à l'audience censée examiner une prolongation, et dans quelles conditions, de la détention provisoire de Behring Breivik.

La séance sera toutefois encadrée par des règles très strictes : elle restera fermée aux autres membres du public, les photos du tueur présumé ne seront pas autorisées et les journalistes présents dans la salle ne pourront rapporter les propos tenus à cette occasion.

La police avait réclamé un huis clos, comme aux précédentes comparutions, disant redouter que Behring Breivik ne cherche à communiquer avec d'éventuels complices.

Elle va faire appel de la décision du tribunal, selon un de ses responsables, Christian Hatlo, cité par le journal Verdens Gang (VG) sur son site internet.

La défense recherche, elle, depuis le début la publicité des débats.

«La Cour ne voit pas en quoi la présence du public pourrait compliquer l'élucidation de l'affaire», écrit la juge Anne Margrethe lundi dans sa décision.

«Dans l'avis de la police en faveur du huis clos, il y a très peu d'éléments concrets concernant le type d'informations que l'on craint que le suspect ne puisse transmettre, et concernant l'identité et le rôle de ces éventuels (complices)», a-t-elle précisé.

Outre la prolongation de la détention provisoire de Behring Breivik, le juge devra se prononcer au cours de l'audience sur son maintien en isolement total.

Behring Breivik, 32 ans, a reconnu être l'auteur de l'attentat à la bombe contre le siège du gouvernement norvégien à Oslo, puis de la fusillade contre un rassemblement de jeunes sur l'île d'Utoeya, à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale, deux attaques qui avaient fait 77 morts au total.

Se présentant comme un croisé en guerre contre l'«invasion musulmane» et le multiculturalisme en Europe, il affirme avoir agi seul, tout en évoquant l'existence d'autres cellules en Norvège et à l'étranger.