Les ventes d'armes ont grimpé en flèche au Colorado depuis la fusillade qui a fait 12 morts vendredi dans un cinéma d'Aurora, dans la banlieue de la capitale de l'État, Denver, selon le quotidien Denver Post.

Les vérifications de casier judiciaire - nécessaires pour acheter une arme - ont augmenté de plus de 40% depuis la tragédie qui a secoué les États-Unis, selon le quotidien. Entre vendredi et dimanche, le Colorado a fait 2887 de ces vérifications, une augmentation de 43% par rapport à la semaine précédente et de 39% par rapport à l'an dernier.

Le nombre de demandes de formation pour obtenir le permis de porter une arme dissimulée sur soi a lui aussi nettement augmenté, pointe le Denver Post. Porter une arme cachée sur soi est possible après l'obtention d'un permis dans 49 des 50 États américains.

«C'est complètement fou», dit Jake Meyers, employé dans une armurerie à Parker cité par le quotidien. Il souligne que, quand il est venu travailler quelques heures après la fusillade, de 15 à 20 personnes attendaient devant sa boutique.

«Beaucoup de gens disaient: "Je ne pensais pas avoir besoin d'une arme, mais maintenant si." Quand ça arrive près de chez eux, les gens reconsidèrent leur position et se disent: "Hé, moi aussi, je vais au cinéma".»

Dépourvu d'antécédents judiciaires, James Holmes, auteur présumé de la tuerie de vendredi, a pu légalement acheter quatre armes à feu, dont un fusil semi-automatique, et a pu acheter plus de 6000 cartouches par internet.

Les partisans d'une réglementation plus sévère considèrent que les lois laxistes de nombreux États font des États-Unis un pays plus propice aux tueries.

Mais la tuerie à la première de «Batman» ne devrait pas entraîner un durcissement de la réglementation, car la classe politique, à droite comme à gauche, se refuse à braver l'influent lobby des armes.