Le parti conservateur polonais de Jaroslaw Kaczynski a formé mardi un groupe d'étude parlementaire pour élucider les causes de l'accident de l'avion présidentiel à Smolensk en Russie, sans exclure des hypothèses de crime ou d'attaque terroriste.

«Nous analyserons toutes les hypothèses, notamment celle d'attaque terroriste donc de nature criminelle», a déclaré à la presse Antoni Macierewicz, un député radical nationaliste du parti Droit et Justice (PiS, opposition), qui dirigera les travaux du groupe.

Le Tupolev 154 qui transportait le 10 avril le président Lech Kaczynski et d'autres hauts responsables polonais s'est écrasé en tentant d'atterrir par un épais brouillard à Smolensk, tuant ses 96 occupants.

M. Macierewicz, ancien ministre chargé des services spéciaux dans le gouvernement de Jaroslaw Kaczynski, frère jumeau du président défunt, a employé l'expression de «crime de Smolensk». Il a ajouté qu'il allait développer cette thèse «plus tard» quand son groupe aura terminé ses travaux.

Une centaine de députés et sénateurs du PiS ont participé à la réunion constitutive du groupe. Le parti libéral PO au pouvoir, ainsi que l'opposition social-démocrate, ont boycotté l'initiative des conservateurs.

«Le but de ce groupe consiste à édifier des mythes qui serviront de tremplin pour l'activité politique (du PiS) dans la perspective des prochaines élections», a déclaré à la télévision privée TVN24 Marek Biernacki, un député PO. «Ce groupe servira uniquement à déclencher des émotions politiques», a estimé de son côté un députe du SLD, Stanislaw Wziatek.

Le ministre de la Justice Krzysztof Kwiatkowski a souligné que «la loi n'accordait à ce genre de groupes aucune compétence formelle».

Des théories du complot, selon lesquelles l'accident était une tentative d'éliminer le président conservateur peu avant l'élection présidentielle en Pologne, se répandent via des sites internet favorables aux conservateurs.

Le président du PiS, Jaroslaw Kaczynski, avait lui même nourrit ces thèses en accusant Moscou de faire «piétiner» l'enquête sur l'accident ce qui, selon lui, justifiait «des doutes».