La Corée du Nord a de nouveau affirmé samedi être prête à reprendre des pourparlers avec la Corée du Sud, fin janvier ou début février, et a également annoncé son intention de rouvrir un bureau intercoréen de coopération économique dans un contexte apparent d'apaisement des tensions.

Pyongyang a précisé dans un communiqué publié par l'agence officielle KCNA  être prêt a rouvrir ce bureau à Kaesong, en Corée du Nord, qui avait été fermé l'année dernière, en indiquant miser sur une réponse positive de la part de Séoul.

«La proposition de dialogue du Nord n'est soumise à aucune condition et il n'y a aucun doute sur les intentions réelles» de Pyongyang, selon le communiqué du Comité pour la réunification pacifique de la patrie, cité par KCNA.

«Les autorités sud-coréennes ne doivent pas avoir de doutes, elles doivent ouvrir leur coeur et répondre de façon positive à la proposition du Nord», ajoute le Comité officiellement en charge des relations avec le Sud.

«Le niveau des discussions, leur lieu et leur date doivent être décidés dans le cadre d'un accord bilatéral», ajoute le communiqué.

Cette nouvelle proposition de dialogue coïncide avec l'anniversaire de Kim Jong-Un, appelé officiellement «le jeune général», le plus jeune fils du dirigeant Kim Jong-Il et son successeur présumé.

Cette nouvelle offre est, selon Séoul, plus concrète que celle formulée mercredi. «Le gouvernement analyse le contexte et les intentions de cette proposition», a réagi Lee Jong-Joo, porte-parole du ministère sud-coréen de l'Unification.

Mercredi, Pyongyang avait déjà indiqué être prêt à entamer «sans conditions et rapidement» des pourparlers avec Séoul afin d'apaiser les fortes tensions.

Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Kim Sung-Hwan avait alors souligné que toute reprise des négociations à six sur le nucléaire devrait être précédée par des négociations bilatérales entre le Nord et le Sud.

Ces négociations à six (les deux Corées, la Chine, les États-Unis, le Japon et la Russie) visent à convaincre Pyongyang d'abandonner son programme nucléaire en échange d'une aide importante dans le domaine de l'énergie. Elles sont au point mort depuis que la Corée du Nord a quitté la table des discussions en avril 2009.

Jeudi, la Chine a déclaré être «favorable» aux «contacts et au dialogue» entre les deux Corées.

Pour le professeur Kim Yong-Hyun, de l'Université Dongguk, cette nouvelle offre de discussions de Pyongyang fait suite aux demandes chinoise et américaine d'améliorer les relations intercoréennes avant toute reprise des pourparlers à six.

Signe d'apaisement dans la péninsule, la Corée du Nord a ramené son alerte militaire au niveau d'avant la crise déclenchée fin novembre, engageant un mouvement similaire de la part des armées sud-coréenne et américaine, a indiqué vendredi l'agence sud-coréenne Yonhap.

Les tensions s'étaient brusquement avivées le 23 novembre, lorsque Pyongyang a bombardé une île sud-coréenne proche de ses côtes.