Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, s'est dit lundi «profondément préoccupé» par les capacités industrielles d'enrichissement d'uranium de la Corée du Nord et a appelé à la reprise des pourparlers à six sur le dossier du nucléaire nord-coréen.

Au cours d'une rencontre avec son homologue nord-coréen, Pak Ui-Chun, en visite de travail à Moscou, «M. Lavrov a exprimé sa profonde préoccupation au sujet des informations sur les capacités industrielles d'enrichissement d'uranium à Yongbyon», a indiqué le ministère dans un communiqué.

Yongbyon est le complexe nucléaire considéré comme l'épine dorsale du programme nucléaire de la Corée du Nord.

M. Lavrov a «appelé la Corée du Nord à respecter les résolutions «1718 et 1874 du Conseil de sécurité de l'ONU», selon le communiqué.

La résolution 1874, adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies le 12 juin 2009, impose des sanctions économiques et commerciales à la Corée du Nord pour le non-respect de la résolution 1718, dans le cadre de la crise provoqué par le programme nucléaire de Pyongyang.

Moscou s'est également prononcé pour une reprise des pourparlers à six sur le programme nucléaire nord-coréen.

«La partie russe a indiqué qu'il était indispensable de relancer le processus de discussions à six sur le dossier de la Corée du Nord», a ajouté M. Lavrov.

La Russie est en outre l'un des six pays (les deux Corées, Chine, Russie, Japon, Etats-Unis) impliqués dans les négociations sur le programme nucléaire nord-coréen, qui sont dans l'impasse.

Fin novembre, la Chine a proposé de tenir une réunion d'urgence à six. Mais cette idée a été fraîchement accueillie par Washington, Séoul et Tokyo.

Moscou, qui entretient depuis l'époque soviétique, tout comme Pékin, des relations avec le régime de Pyongyang, cherche à apaiser les tensions après les tirs d'artillerie nord-coréens sur l'île sud-coréenne de Yeonpyeong le 23 novembre.

Les discussions entre les ministres russe et nord-coréen ont commencé lundi et sont prévues pour durer jusqu'à mercredi.