Les sept puissances chargées du dossier nord-coréen à l'ONU ont décidé jeudi de poursuivre leurs discussions sur une future résolution du Conseil de sécurité, qui devrait contenir des sanctions, pour punir Pyongyang après son récent essai nucléaire.

Les diplomates du Japon et de Corée du Sud et leurs collègues des cinq membres permanents du Conseil dotés du droit de veto (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) se sont réunis pendant 90 minutes, pour tenter de s'entendre sur une résolution qui condamnera «dans les termes les plus forts» l'essai nucléaire nord-coréen de lundi.

À la sortie, l'ambassadeur britannique John Sawers a déclaré à la presse qu'il s'agissait «d'une discussion assez compliquée» et que les diplomates avaient «besoin de temps», confirmant ainsi de récentes déclarations de ses collègues selon lesquelles les négociations devraient se prolonger jusqu'à la semaine prochaine.

Il a toutefois souligné que les discussions se déroulaient «dans un bonne atmosphère».

Sa collègue américaine, Susan Rice, a fait un commentaire similaire, affirmant que les diplomates «continuaient à faire du bon travail».

L'ambassadeur du Japon, Yukio Takasu, a lui aussi évoqué «un bon esprit de compréhension et de coopération».

Aucun d'eux n'a voulu aborder les détails des discussions.

Dans son état actuel, le projet de texte, dont l'AFP a obtenu copie, laisse en blanc le paragraphe principal censé contenir les mesures concrètes décidées par le Conseil à l'égard de Pyongyang.

Avant la réunion, des diplomates de ce groupe dit «P5+2» avaient indiqué que quatre pays (Corée du Sud, États-Unis, France, Japon) avaient fait des propositions visant à sanctionner Pyongyang, qui ont été envoyées mercredi aux sept capitales, la réunion de jeudi devant servir à examiner leurs réponses.

L'ambassadeur de Chine adjoint, Liu Zhenmin, avait cependant affirmé aux journalistes que sa délégation n'avait pas encore reçu d'instructions de Pékin sur l'attitude à adopter.

Mercredi, un diplomate occidental avait affirmé que les «sept» étaient en principe d'accord pour alourdir les sanctions contre la Corée du Nord.

Mais jeudi, à Moscou, le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Andreï Nesterenko, a déclaré que la Russie était opposée au «langage des sanctions» concernant le dossier nucléaire nord-coréen.

La Corée du Nord fait déjà l'objet de sanctions du Conseil depuis un premier essai nucléaire effectué en octobre 2006.

Elle a fait un second essai lundi, suivi de cinq tirs de missile de courte portée. Le second essai a été condamné le jour même par le Conseil de sécurité comme constituant une violation de ses résolutions. Le Conseil a également décidé de mettre aussitôt en chantier une résolution.