Le pape François a exalté mercredi le rôle des femmes dans la transmission de la foi, saluant en elles «les premières» à croire et à annoncer la Résurrection, et a lancé vigoureux un appel aux jeunes «à porter» l'espérance de l'Évangile.

Dans une ambiance enthousiaste, quelque 30 000 fidèles, dont 10 000 venus du diocèse de Milan, participaient à cette audience générale qui a duré bien au-delà de ce qui était prévu et s'est achevée dans un bain de foule particulièrement chaleureux.

Le pape de 76 ans, à l'aise et communicatif, avait commencé par un très long tour de la Place Saint-Pierre en jeep blanche découverte, par un temps frais, mais plutôt ensoleillé. Il s'était arrêté pour embrasser des petits enfants.

À la fin de l'audience, après avoir salué chaleureusement, mais brièvement les évêques, dont le cardinal Angelo Scola, «papabile» le plus cité durant le conclave, François a pris le temps de longer à pied les barrières de sécurité couvertes de tissu gris clair pour rencontrer le peuple des fidèles. Il a parlé amicalement avec des gens de tous âges, religieux et laïcs, serrant les mains, caressant la tête des enfants ou faisant des signes de croix sur les fronts. Il a aussi béni et discuté avec des dizaines de handicapés dans leurs fauteuils roulants, adressant des mots à chacun, avec un visible plaisir.

Reprenant le cycle des catéchèses pour «l'Année de la foi» que son prédécesseur Benoît XVI avait engagé, François, qui s'exprimait uniquement en italien, a mis en relief le fait que «les premiers témoins de la Résurrection ont été les femmes» : «les femmes ne la gardaient pas pour elles, elles la transmettaient».

Alors que «dans la loi judaïque de l'époque, les jugements des femmes et des enfants n'étaient pas retenus», «les femmes ont eu un rôle primordial, fondamental» dans l'annonce de la foi, a martelé Jorge Bergoglio, qui a été lui-même très marqué par les témoignages de foi de sa mère et de sa grand-mère.

«C'est un élément qui plaide en faveur de l'authenticité des Évangiles, car si le récit était inventé, ce rôle dans le contexte de l'époque n'aurait pas été confié aux femmes», a remarqué le fin jésuite.

Le pape argentin a souligné «comment les femmes ont eu et ont encore un rôle particulier» dans l'histoire de l'Église.

Devant le tombeau vide, «les apôtres et les disciples ont eu plus de mal à croire, mais pas les femmes», a-t-il insisté. «C'est beau, c'est un peu la mission des femmes, des mamans de donner ce témoignage! En avant avec ce témoignage!», a-t-il poursuivi.

Jorge Bergoglio s'est adressé ensuite aux jeunes, sur un ton énergique rappelant Jean Paul II : «Il y a tant de jeunes garçons et filles sur cette place. Portez de l'avant cette certitude : le Seigneur est vivant et chemine avec vous! Vous êtes ancrés dans cette espérance! Tenez fortement la corde et portez en avant l'espérance, le témoignage! En avant les jeunes, car le monde est un peu vieilli du fait des guerres».

François a noté que «souvent, on a cherché à obscurcir la foi dans la Résurrection. Chez les croyants même, des doutes se sont insinués» par «superficialité» ou «indifférence».

Applaudi par des milliers d'adolescents milanais se préparant au sacrement de confirmation, il les a encouragés : «Chers jeunes, je prie pour que votre foi soit robuste, comme une plante qui pousse et porte de bons fruits». «Humilité, simplicité, service, suivez sa voix», a-t-il dit en parlant de Jésus.

«Vraiment, ils sont enthousiastes, ces Milanais!», s'est-il exclamé au milieu d'un tonnerre d'applaudissements.