Le pape François a reçu lundi au Vatican sa compatriote la présidente argentine Cristina Kirchner, avec laquelle il a entretenu des relations tendues en tant qu'archevêque de Buenos Aires.

«Après un entretien en privé de 15-20 minutes, ils sont en train de déjeuner», a indiqué vers 12 h GMT (8 h à Montréal), le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi. Il a souligné qu'aucun communiqué ne serait diffusé par le Vatican, à propos de «cette rencontre qui était très informelle».

La présidente argentine a profité de ce tête-à-tête, pour demander au souverain pontife d'intervenir dans le conflit des Malouines qui l'oppose à la Grande-Bretagne. Le contentieux sur l'archipel situé à 400 kilomètres des côtes argentines qui a mené les deux pays à 74 jours de guerre en 1982 (faisant 649 victimes côté argentin, contre 255 chez les Britanniques) a été ravivé dans les années 90 par la découverte de gisements de pétrole. Par voie de référendum, les habitants des Malouines (Falklands, pour les Britanniques) ont réaffirmé leur attachement à la Grande-Bretagne, alors que 99,8 % des  1672 électeurs ont dit qu'ils désiraient que les Malouines demeurent anglaises. Buenos Aires n'a bien entendu accordé aucune valeur au scrutin.

Mme Kirchner devait donner une conférence de presse vers 12 h 30 GMT (8 h 30 à Montréal).

Les relations entre Mme Kirchner, qui dirige l'Argentine depuis 2007, et le cardinal Jorge Mario Bergoglio ont été marquées ces dernières années par de vifs désaccords en particulier sur le mariage gai, autorisé dans la capitale argentine, et la législation sur l'avortement.

Nestor Kirchner, le défunt mari de la présidente et ex-président argentin, avait qualifié le cardinal Bergoglio de «véritable chef de l'opposition» en raison de pourparlers en coulisses de l'archevêque avec les dirigeants politiques.

Depuis son élection mercredi dernier, le pape François a réussi à séduire l'opinion publique et les fidèles avec des gestes et discours simples, mais le début de son pontificat a été marqué par une résurgence d'accusations sur son attitude pendant la dictature en Argentine (1976-1983).

La semaine passée, le Vatican a qualifié de «calomnieuses et diffamatoires» des accusations selon lesquelles le cardinal ne serait pas venu en aide à deux jésuites enlevés en mai 1976 et torturés par la junte avant d'être libérés cinq mois plus tard.