Pour élire le prochain pape, les 115 cardinaux électeurs suivront à partir du mardi 12 mars, jour du début du conclave, un rituel de vote empreint d'une grande solennité.

Le déroulement de l'élection est déterminé dans les moindres détails dans la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis, édictée par Jean Paul II en 1996.

Les 115 cardinaux entrent en lente procession, accompagnés par la litanie des saints, dans la Chapelle Sixtine. Le cardinal doyen du conclave ferme la marche.

Une fois l'ordre «Extra Omnes» (tous dehors) donné et que toutes les personnes extérieures au conclave sont parties, les cardinaux électeurs se retrouvent enfermés dans la Chapelle Sixtine avec leurs pairs et un seul ecclésiastique qu'ils ont eux-mêmes choisi pour sa sagesse et son autorité morale.

Ce dernier leur parle de leur tâche et de la nécessité d'agir pour le bien de l'Église. Puis, il sort lui aussi, permettant ainsi le début du scrutin.

Pour voter, le cardinal remplit d'abord un bulletin rectangulaire, portant comme seule mention imprimée «Eligo in Summum Pontificem» (j'élis comme souverain pontife) dans la partie supérieure. Il est censé marquer le nom de son candidat sur la moitié inférieure «d'une écriture non reconnaissable».

Il plie son bulletin et, suivant l'ordre de préséance, se lève et le porte - de manière à ce que le billet reste visible - à l'autel où est placée une urne couverte d'un plateau. Il prononce alors à voix haute le serment suivant: «Je prends à témoin le Christ Seigneur qui me jugera, que je donne ma voix à celui que selon Dieu, je juge devoir être élu».

Il dépose son bulletin sur le plateau et le fait glisser dans l'urne, s'incline vers l'autel et retourne à sa place.

Pour ce conclave, une urne a en outre été spécialement prévue pour les cardinaux malades qui, tout en se trouvant au Vatican, ne pourraient pas quitter leur chambre pour aller voter dans la chapelle Sixtine.

Lorsque tous ont voté, un scrutateur agite fortement l'urne pour bien mélanger les bulletins, puis un autre en fait le compte. Si jamais le nombre des bulletins ne correspond pas au nombre des électeurs, ils sont brûlés immédiatement.

Que les scrutateurs constatent une élection ou non, tant les bulletins que les relevés sont vérifiés par les réviseurs. Si un pape n'a pas été élu, on procède immédiatement à un deuxième vote. Puis on brûle les bulletins des deux scrutins ensemble, ainsi que les notes prises par les cardinaux.

Le pape est élu à la majorité des deux tiers. Les cardinaux procèdent à quatre scrutins par jour, deux le matin et deux l'après-midi jusqu'à ce qu'un pape soit proclamé.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive pour laquelle Benoît XVI a rétabli la nécessité de parvenir dans tous les cas de figure à la majorité des deux tiers.

Jean Paul II avait en effet envisagé qu'à partir d'un certain nombre de scrutins sans vainqueur le conclave puisse élire le nouveau pape à la majorité simple, mais Joseph Ratzinger a supprimé cette possibilité, afin de s'assurer que l'élu bénéficie du plus large consensus possible.

Une fois élu, il reste au nouveau pape à répondre à deux questions du cardinal doyen: «Acceptez-vous votre élection canonique comme Souverain Pontife? De quel nom voulez-vous être appelé?» Répondant «oui» à la première, l'élu devient immédiatement pape et évêque de Rome.

Un par un, les cardinaux rendent hommage et marquent leur obédience à leur nouveau chef. Viennent ensuite l'annonce aux fidèles - «Habemus papam» -, puis l'apparition du nouveau pape et sa bénédiction apostolique urbi et orbi depuis le balcon de la Basilique vaticane.

***

Le monde compte près de 1,2 milliard de catholiques, dont plus d'un million de prêtres, religieux et religieuses, selon les dernières données de l'Annuaire des statistiques de l'Église, mis à jour au 31 décembre 2010.

À cette date, le nombre des catholiques était de 1 195 671 000, en augmentation totale de 15 006 000 par rapport à l'année précédente.

L'augmentation concerne tous les continents et la plus importante a été enregistrée en Afrique avec une hausse de 6 140 000, suivie de l'Amérique (+3 986 000), de l'Asie (+ 3 801 000), de l'Europe (+ 894 000) et de l'Océanie (+ 185 000).

Le nombre des catholiques par prêtre a augmenté, atteignant le chiffre de 2900. On enregistre des augmentations dans tous les continents, la seule diminution concernant l'Asie.

Le nombre des Évêques a augmenté de 39 atteignant un total de 5104, tandis que le nombre total des prêtres dans le monde a augmenté de 1643 par rapport à l'année précédente, atteignant le chiffre de 412 236.

Le nombre des religieux non prêtres a augmenté et arrive à un total de 54 665 tandis que le nombre des religieuses baisse en revanche et atteint le chiffre de 721 935.

Le nombre des missionnaires laïcs de par le monde est de 335 502, avec une augmentation globale de 15 276.

Dans les domaines de l'instruction et de l'éducation, l'Église dirige de par le monde 70 544 écoles maternelles pour un total de 6 478 627 élèves; 92 847 écoles primaires pour 31 151 170 élèves; 43 591 instituts secondaires pour un total de 17 793 559 élèves. Elle suit en outre 2 304 171 jeunes des écoles supérieures, et 3 338 455 étudiants.

Les instituts de bienfaisance et d'assistance dirigés par l'Église dans le monde comprennent, entre autres, 5305 hôpitaux, dont la majeure partie est en Amérique (1694) et en Afrique (1150). L'Église a aussi 18 179 dispensaires, eux aussi essentiellement en Amérique (5762), en Afrique (5312) et en Asie (3884), mais également 547 léproseries.

Elle gère 17 223 maisons de retraite pour personnes âgées, malades chroniques et handicapés pour la plus grande partie en Europe (8021) et en Amérique (5650) mais aussi 9882 orphelinats dont un tiers en Asie (3606).