Un médecin chilien, victime d'agression sexuelle par un prêtre, a demandé samedi que le cardinal chilien Francisco Javier Errázuriz, qu'il accuse d'avoir protégé son agresseur, ne participe pas au conclave qui doit élire le successeur de Benoît XVI.

« Le cardinal (Errázuriz) ne doit pas aller au conclave, sa place est derrière les barreaux », a déclaré le Dr James Hamilton à la chaîne télévision d'information en continu CNN.

James Hamilton, avec quatre autres fidèles, avait dénoncé les violences sexuelles qui lui avaient été infligées dans les années 1980 par le père Fernando Karadima. Ce religieux influent au Chili avait été déclaré coupable par le Vatican et condamné à « se retirer pour une vie de prière et de pénitence ».

Le médecin avait également accusé la hiérarchie du prêtre de complicité pour lui avoir fourni un « réseau de protection ». Il avait nommément dénoncé Mgr Errázuriz qui était à l'époque archevêque de Santiago et qui a revêtu depuis la pourpre cardinalice.

L'Église chilienne a fait en avril 2011 un acte de contrition en raison des scandales de violences sexuelles impliquant non seulement le père Karima, mais également une mère supérieure décédée entre-temps ainsi qu'une vingtaine de prêtres, dont cinq ont été condamnés en justice.

Des victimes de violences sexuelles aux États-Unis et au Mexique ont également demandé que des cardinaux de leur pays ne participent pas au conclave en les accusant d'avoir couvert les agissements de membres du clergé.