Des dizaines de milliers de personnes sont attendues dimanche sur la place Saint-Pierre pour entendre l'ultime Angelus que prononcera le pape Benoît XVI avant sa démission historique jeudi dans un climat empoisonné par des allégations d'intrigues au Vatican.

Selon Radio Vatican, pas moins de 200 000 personnes pourraient assister à cette traditionnelle bénédiction prononcée depuis la fenêtre de son appartement par le pape à 6 heures précises et suivi de messages aux fidèles catholiques prononcés dans plusieurs langues.

Les autorités de Rome ont annoncé des mesures de sécurité exceptionnelles: plus de 100 policiers et tireurs d'élite seront postés aux alentours, tandis que deux hôpitaux de campagne et des centaines de volontaires ont été prévus pour aider les pèlerins.

Ces mesures servent également de préparation à l'ultime audience que le pape démissionnaire accordera mercredi, exceptionnellement sur la place Saint-Pierre, pour accueillir la foule de cardinaux et de fidèles.

Joseph Ratzinger a annoncé qu'il démissionnait le 28 février à 20 h, en raison de «l'avancement de l'âge» et parce que ses «forces» ne lui permettent plus d'exercer sa charge de chef d'une Église d'un milliard de fidèles.

C'est seulement la seconde fois en 2000 ans d'histoire de l'Église qu'un pape se démet volontairement de sa charge et le premier remonte.... au Moyen-Âge.

Cette période exceptionnelle se déroule dans un climat alourdi par des allégations de scandales sexuels publiées dans la presse italienne, qui a évoqué «un lobby gai» au Vatican, victime de chantage, et de terribles intrigues de pouvoir et d'argent.

De façon inhabituelle, le Vatican a réagi avec une grande virulence, fustigeant «médisance», «calomnies» et «informations fausses».

Un conclave de cardinaux se réunira à la mi-mars --la date exacte n'est pas encore fixée et ne le sera sans doute pas avant le départ du pape allemand-- pour élire le successeur de Benoît XVI.

Aucun «papabile» ne semble encore se dégager, même si des noms sont répétés: le cardinal canadien Marc Ouellet, proche du pape démissionnaire, mais aussi l'archevêque de Milan Angelo Scola, le Ghanéen Peter Turkson, le cardinal de Vienne Christoph Schönborn, l'archevêque de San Paolo, Odilo Pedro Scherer, ou encore le Philippin Luis Antonio Tangle.