Les paris sont ouverts au Québec concernant l'identité du prochain pape, mais pas dans le sens littéral du terme.

Loto-Québec affirme ne pas avoir l'intention de suivre l'exemple de certaines maisons de jeu basées à l'étranger qui ont commencé à accepter les gageures sur le successeur de Benoît XVI.

La société d'État n'est pas emballée par le fait que l'ancien archevêque de Québec, Marc Ouellet, est considéré par certains preneurs de paris comme l'un des favoris pour devenir le prochain souverain pontife.

Alors que Loto-Québec a récemment débordé des paris sportifs en lançant une nouvelle loterie permettant aux cinéphiles de se prononcer sur les finalistes aux Oscar, un porte-parole a indiqué mercredi que la société d'État n'avait pas l'intention d'étendre ses activités au domaine religieux.

Interrogé sur la question, Jean-Pierre Roy a répondu qu'il serait malvenu pour une organisation gouvernementale de se lancer dans une telle opération.

Selon M. Roy, les paris sportifs se sont définitivement implantés depuis le début des années 1990. Au cours des dernières semaines, Loto-Québec a envisagé la possiblité d'autoriser les paris sur les Oscar, et, dit M. Roy, les résultats de cette initiative ne seront connus qu'après la tenue de la cérémonie de remise des prix, le 24 février. L'entreprise Atlantic Lottery a été la première à annoncer qu'elle offrirait la possiblité de parier sur les Oscar cette année.

Certains preneurs de paris ont sauté dans l'arène depuis que Benoît XVI a annoncé sa démission, lundi. L'un d'eux, Paddy Power, basé en Irlande, a accordé au cardinal Ouellet une cote de sept contre deux, le désignant comme favori dans la course à la papauté.

Un porte-parole de cette maison de paris a expliqué que depuis quelques jours, le cardinal québécois était particulièrement populaire parmi ses clients, basés au Royaume-Uni et en Irlande.

M. Ouellet, un homme de 68 ans originaire de La Motte, a été nommé cardinal en 2003. En 2010, il a été nommé à la tête de la puissante Congrégation des évêques, qui supervise les nominations d'évêques partout sur la planète.

«Le fait qu'un cardinal québécois soit dans la course augmente l'intérêt et les gens peuvent demander si nous offrirons ou non la possibilité de parier sur l'élection du nouveau pape, dit M. Roy. Mais nous y avons réfléchi et nous n'avons pas l'intention d'offrir un événement du genre.»

Les gageures papales peuvent être perçues comme extrêmement offensantes pour les croyants, mais il ne s'agit certainement pas d'une pratique récente. En 1591, le pape Grégoire XIV avait émis une mise en garde officielle menaçant d'excommunication toute personne ayant misé de l'argent sur certaines affaires du Vatican.

Les cardinaux doivent élire le prochain pape lors d'un conclave dont le début est prévu pour la mi-mars.