La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré vendredi que l'Allemagne souhaite avoir une «discussion raisonnable» avec les États-Unis au sujet d'une présumée affaire d'espionnage par les Américains.

Berlin souhaite toujours en arriver à un terrain d'entente avec Washington, qui a jusqu'ici refusé l'accord de «non-espionnage» demandé par l'Allemagne depuis les révélations, l'an dernier, voulant que l'agence américaine de sécurité nationale (NSA) ait surveillé massivement des citoyens allemands, incluant la chancelière elle-même.

La découverte de deux présumés espions américains en Allemagne, plus tôt ce mois-ci, n'a fait que jeter de l'huile sur le feu et a poussé Mme Merkel à demander l'expulsion du chef de la CIA à Berlin.

Dans sa première longue conférence de presse depuis la découverte des deux cas d'espionnage, Mme Merkel a déclaré que «la confiance ne peut être rebâtie que par des discussions et certaines ententes». Elle a ajouté ne rien pouvoir annoncer de concret encore, mais a assuré qu'elle chercherait à discuter. Elle ne s'attend cependant pas à s'entendre rapidement avec Washington.

Bien que l'administration de Barack Obama soit demeurée presque muette à ce sujet, des commentateurs américains ont défendu le besoin des États-Unis d'épier même de proches alliés comme l'Allemagne, citant ses liens avec la Russie et le fait que plusieurs membres de la cellule terroriste responsable des attentats du 11 septembre 2001 aient vécu à Hambourg avant les attaques.

Mme Merkel a ajouté que malgré tout, l'Allemagne et les États-Unis demeuraient partenaires et que «rien de tout cela ne changera».

La chancelière a rejeté l'idée que son gouvernement puisse accorder l'asile à Edward Snowden, l'ex-consultant de la NSA qui a révélé les activités d'espionnage de son pays.